Après des rencontres infructueuses, notamment celle qui s'est tenue en juillet 2008 à Genève, pour relancer le commerce international en chute libre, les négociations sur le cycle de Doha ont repris dans l'espoir de ne pas rééditer les échecs précédents. Des réunions qui n'ont pas abouti pour le moment, en raison de divergences sur la réduction des droits de douane et l'accès au marché dans les domaines agricole et industriel. Les aides accordées par certains Etats ne sont pas du goût d'autres membres de l'OMC, notamment dans le secteur de l'agriculture. Réunis à la délégation de l'Union européenne, les représentants des Etats-Unis, du Brésil, de l'Inde, de la Chine, du Japon et d'une demi-douzaine d'autres pays ont repris les discussions, conformément au souhait émis par les ministres à New Delhi les 3 et 4 septembre. Les principales puissances commerciales doivent discuter "un plan d'action" pour le programme de ces prochains mois, dont un accord sur des modalités chiffrées. La conférence ministérielle des 153 pays membres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), prévue fin novembre prochain, fera le point des progrès accomplis. L'objectif du directeur général de l'OMC, M. Pascal Lamy, est de conclure le cycle de Doha en 2010. Mais, outre les dossiers de l'agriculture et de l'industrie, l'objectif est de faire avancer également ceux sur les services et la facilitation du commerce. L'OMC qui garde un œil également sur les décisions du G20, dont les membres se retrouveront les 24 et 25 septembre à Pittsburgh, aux Etats-Unis, a déjà fait savoir son refus de ce qu'elle appelle les mesures " protectionnistes ". L'organisation appelle tout simplement à supprimer ces décisions prises dans le cadre des plans anti-crise. L'OMC estime, dans un rapport publié lundi, que face aux "dérapages protectionnistes" constatés depuis le début de l'année, "il est urgent que les gouvernements commencent à planifier une stratégie de sortie de crise coordonnée". Ce rapport de l'OMC conduit conjointement avec l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) et la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced), souligne que le chômage, en pleine croissance dans de nombreux pays du monde, risque d'augmenter la tentation pour les gouvernements de protéger leurs industries nationales face aux importations. L'OMC préconise la vigilance. Et c'est peut-être dans ce sens que sont orientées les décisions du président américain. Barak Obama a exclu dans son discours coïncidant avec la première année de la crise, le recours à un nouveau plan budgétaire. Pourtant, la récession qui paralyse l'économie mondiale n'a pas encore dit son dernier mot. Abdelghani M.