Les 23 ministres du Commerce des pays membres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), réunis samedi dernier à Davos, n'ont enregistré aucun progrès quant à la conclusion d'un accord devant aboutir à la libéralisation des échanges commerciaux. Cependant, la déception des ministres du Commerce de l'organisation a été masquée par l'engagement de ces derniers « à relancer les négociations en vue de parvenir à un nouvel accord ». Selon le communiqué du ministère suisse du Commerce repris par les agences de presse, « les représentants des Etats-Unis, de l'Union européenne, de l'Inde, du Brésil et des autres membres de l'OMC ont souhaité avec force une rapide reprise de l'activité à grande échelle des pourparlers à Genève, au siège de l'OMC ». Cette rencontre à Davos, estiment les analystes, « était la première tentative de relancer les pourparlers du cycle de Doha, entamés au Qatar, il y a maintenant cinq ans, suspendus depuis l'été dernier en raison de divergences profondes sur les droits de douanes et les subventions à l'agriculture opposant pays les plus riches et pays émergents menés par l'Inde et le Brésil ». Les Etats-Unis et l'UE se sont publiquement et réciproquement accusés d'être à l'origine de cet échec. Le directeur général de l'OMC, Pascal Lamy, a estimé, pour sa part, qu'« il faudra une nouvelle offre américaine sur les subventions à l'agriculture, une nouvelle offre européenne sur les droits de douanes et une nouvelle offre de l'Inde et du Brésil sur les biens manufacturés » pour parvenir à un accord. De son côté, le commissaire européen au Commerce, Peter Mandelson, a appelé les parties à faire preuve d'une « nouvelle bonne volonté et d'une réelle flexibilité ». Quant au chef de la diplomatie brésilienne, Celso Amorim, il s'est dit déçu, mais continue d'avoir l'espoir, prédisant une percée pour fin mars début avril. L'Australie, l'un des principaux animateurs du groupe de Cairns, qui rassemble 18 pays, totalisant un quart des exportations agricoles dans le monde, a rappelé hier que l'Union européenne et les Etats-Unis devaient « faire plus pour relancer les négociations du cycle de Doha sur un nouvel ordre commercial mondial ». Les ministres de 23 pays membres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et de l'UE, réunis en marge du forum économique mondial de Davos (Suisse), se sont mis d'accord pour reprendre formellement la négociation suspendue en juillet 2006 faute de compromis agricole. Le cycle de Doha aurait dû être bouclé, il y a deux ans, et aboutir à un vaste accord de libéralisation des échanges commerciaux. Il a surtout été marqué par des sommets pleins d'acrimonie, Cancun au Mexique en 2003, Hong Kong il y a un an, ainsi que par les manifestations de masse antimondialisation qui les ont accompagnés. En juillet 2006, la frustration a atteint un point culminant, chacun campant sur ses positions. Même si les pourparlers n'ont jamais été formellement gelés, Lamy a maintes fois expliqué qu'il ne les relancerait qu'une fois des concessions obtenues.