Une rencontre débat sur la place que pourrait prendre l'entreprise algérienne dans le programme présidentiel pour la période 2010/2014, a été organisée, lundi soir, à l'hôtel Aurassi, par le Forum des chefs d'entreprise. Plusieurs personnalités du monde économique ont pris part à cette rencontre, afin de débattre la question et de discuter sur le devenir de l'entreprise.Après un long débat les économistes, tout comme les chefs d'entreprise, ont saisi l'occasion pour exprimer leur mécontentement. En effet, l'instauration du crédit documentaire continue de susciter désarroi et incompréhensions de leur part. Pour la majorité, le Credoc n'a pas lieu d'être. Un chef d'entreprise a expliqué qu'"il a fallu des années pour que les fournisseurs étrangers nous fassent confiance et nous suppriment le paiement par crédit documentaire, et le Credoc qui vient d'être instauré ne nous facilite pas la tâche, du moment qu'on doit payer avant de recevoir la marchandise, donc on a pas les moyens de contrôler la marchandise". "En plus, nous somme obligés de mobiliser le montant de la transaction au niveau de la banque qui garantit le paiement pour le fournisseur mais il y a beaucoup d'entreprises qui ne peuvent pas assumer cette trésorerie", a-t-il estimé. Mettre des entreprises nationales en difficulté. C'est le risque à prendre pour assainir le commerce extérieur. C'est l'avis du représentant des banques et établissement financiers, Abderrahmane Benkhalfa. Il a relevé qu'à terme, "le Credoc permettra de professionnaliser et de crédibiliser le métier d'importateur en Algérie ". "Donc sur l'économie, cela permet de faire un tri important parmi les importations dommageables à notre industrie naissante et d'écarter les marchandises contrefaites ou ne répandant pas au normes" a-t-il expliqué. Sur un autre chapitre, M. Réda Hamiani, président du FCE, s'est posé une question au début de son intervention : Pourquoi les entreprises algériennes ne tirent-elles pas profit des potentialités qui existent dans notre pays ? Pour lui, la réponse est claire ; les entreprises sont confrontées au manque de performance et aux importations sauvages qui ont fini par les étouffer. M. Hamiani a rappelé qu'à mainte reprise, "nous avons tiré la sonnette d'alarme pour attirer l'attention des pouvoirs publics, notamment quant à l'anarchie qui règne dans le secteur de l'import" a-t-il dit en affirmant qu'"on assiste à un processus qualifié de fermeture, on a mal et l'entreprise est déstabilisée". Moins d'importation, c'est pourtant ce qu'a toujours revendiqué le patronat algérien. Mais, pour le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Réda Hamiani, il faut faire la part des choses. "Trop d'ouverture ou trop de fermeture c'est nuisible à l'entreprise, il faut trouver un équilibre entre les deux et éviter de tomber dans les extrêmes", a-t-il souligné. Selon M. Hamiani, une limitation excessive des échanges avec l'étranger peut également s'avérer nocive pour l'entreprise algérienne. En somme, les participants à cette rencontre estiment que l'Etat n'a jamais bougé le petit doigt pour développer les petites entreprises ; les participants à la rencontre appellent l'Etat a s'engager davantage afin de booster l'entreprise qui risque de disparaître. Les patrons ont alors appelé les pouvoirs publics à revoir leur stratégie et venir en aide à ces PME pour être au diapason des évolutions de l'économie mondiale. Sans le soutien financier et logistique de l'Etat et une meilleure prise en charge des PME dans le cadre du programme quinquennal 2009-2014, la majorité de ces entreprises privées risque de baisser rideau. De son côté, M. Abdelmadjid Bouzidi, un expert en économie, a estimé qu'aucun essor économique ne pourrait être réalisé en l'absence d'une large concertation avec les opérateurs économiques nationaux. Il a appelé le gouvernement à agir vite pour protéger les entreprises nationales. Nassima Bensalem