Renault Algérie n'a décidément pas attendu le mois d'octobre pour effectuer ses importations de véhicules neufs à partir d'autres ports. Pas moins de 375 véhicules neufs de la marque au losange ont, en effet, débarqués, hier, au bord d'un Car ferry, très tôt le matin, au port de Mostaganem, soit 15 jours avant l'entrée en vigueur de la nouvelle mesure concernant l'interdiction de recevoir les véhicules importés au port d'Alger. L'opération a été prise en charge par Universal Transit, leader national dans le domaine du transit international, du dédouanement des marchandises, de l'entreposage et de la distribution, aussi bien par voie aérienne, maritime que terrestre. Les autorités compétentes, parmi elles les douanes et les autorités locales, ont également joué chacun son rôle. Ce qui a facilité en beaucoup l'opération de débarquement. Il faut dire que la première marque automobile en Algérie, de part ses ventes, n'a pas attendu l'avis de l'association des concessionnaires automobiles d'Algérie (AC2A), qui a récemment demandé, au autorité, le report de cette mesure pour y voir un peu plus clair. Aussi, le groupe français veut récupérer la baisse enregistrée durant la période juillet-août, estimée à 34,10%, d'autant que le groupe, cumule de belles performances depuis des années, et cela se poursuit malgré le coup qu'accuse en ce moment le marché algérien. Ce qui est sûre, c'est que maintenant que Renault Algérie a entamé le pas, d'autres concessionnaires vont certainement suivre. Ces derniers vont se disputer les deux ports mis à leur disposition, en l'occurrence le ports de Djendjen et celui de Mostaganem, qui sont retenus pour la réception des navires car-carriers. Reste à savoir si Renault Algérie va maintenir ses prix et ne procèdera pas à une augmentation du fait de ce transfert de débarquement, comme l'ont soutenu déjà avant les autres marques d'automobiles à leur tête Kia, qui a estimé, avant-hier, une augmentation assez conséquente de 4 à 5% du prix global des véhicules. Une augmentation qui, faut-il le dire, est injustifiée, notamment lorsqu'on sait que les frais de transport d'un seul véhicule ne dépasse pas, selon nos sources, les 3000 DA. Il faut savoir que la décision d'interdire la réception des véhicules importés au niveau du port d'Alger entrera en vigueur dès le 1er octobre prochain. Un Conseil interministériel, réuni en juillet, avait décidé de ne plus autoriser, à partir du 1er octobre prochain, aux navires transportant les cargaisons de rond à béton et de bois, les produits alimentaires non conteneurisés, les marchandises diverses non conteneurisées et les véhicules (car-carriers) à décharger leurs marchandises au port d'Alger. Cette mesure a été décidée afin de parer à la situation de congestion que connaissent actuellement certains ports nationaux de commerce, notamment le port d'Alger, marquée par un allongement de la durée à quai des navires et une importante rade qui se traduit par des impacts extrêmement pénalisants pour l'économie, notamment par le taux de fret et primes d'assurance élevées, des taxes de congestion et des surestaries. Il s'agit également d'assurer une fluidité des trafics portuaires à travers une meilleure utilisation des capacités portuaires existantes. Adnane Cherih