L'Organisation de pays exportateurs de pétrole (Opep) pourrait réduire sa production de pétrole en 2010, alors que la demande de brut connaîtrait une chute, a annoncé un responsable pétrolier koweïtien, cité jeudi par le journal Times. "L'OPEP réduira la fourniture en 2010 afin de parvenir à l'équilibre", alors que la consommation pourrait enregistrer une baisse de 460.000 barils par jour, a indiqué le représentant koweïtien auprès de l'Opep, Mohammed al-Shatti. Si la réduction est confirmée, elle sera un défi pour le cartel, car ses pays membres espèrent une augmentation de la production suite à des signes de reprise de l'économie mondiale, a-t-il ajouté. D'après un rapport mensuel publié mardi, l'Opep a estimé que la demande de brut atteindrait 28,06 millions de barils par jour en 2010. Aussi, des craintes subsistent quant à un maintien des cours de l'ord noir. Ainsi, le ministre équatorien du Pétrole, qui assumera en 2010 la présidence de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), a mis en garde lundi cet organisme contre les dangers des mouvements spéculatifs qui pourraient aboutir à l'effondrement des cours de l'or noir. "Nous devons être très attentifs concernant la spéculation, qui peut revenir, et c'est ce qui entraîne la volatilité des prix", a déclaré Germánico Pinto lors d'une conférence de presse. "Nous traversons une étape de stabilité raisonnable des prix. C'est grâce aux politiques mises en place par l'Opep à la fin de l'année dernière et nous pensons qu'elles ont donné les résultats escomptés". Le cours actuel se situe autour de 70 dollars, l'Opep, qui produit 24,8 millions de barils par jour, estimant que son niveau idéal tourne autour de 75 dollars. En Equateur, pour éviter la spéculation, l'entreprise d'Etat Petroecuador a suspendu les ventes de brut à des tiers, a rappelé le ministre: "nous ne vendons qu'à des entreprises d'Etat ou au consommateur final", a-t-il expliqué. Et la réaction des pays consommateur ne s'est pas faite attendre. Richard Jones, administrateur adjoint de l'AIE, a indiqué mercredi en marge d'une conférence à Fuschl, en Autriche que l'équilibre entre l'offre et la demande sur ce marché était adapté mais qu'un rebond très important de l'économie pourrait poser problème. "Nous pourrions alors voir apparaître des tensions sur le marché, pas l'année prochaine mais disons dans deux ou trois ans. Si la reprise économique est lente, il se peut que même dans cinq ans nous n'observions pas de tensions significatives." Même si les marchés énergétiques ne présentent pas de signes de tension pour l'instant, l'Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep) ne doit pas penser qu'il serait judicieux de réduire la production, a indiqué Richard Jones. "Nous sommes d'avis qu'il est important de disposer de capacités supplémentaires et nous pensons que l'Opep devrait continuer à produire (aux niveaux actuels)" a indiqué Richard Jones. "Si l'Opep décidait de réduire la production, cela pourrait avoir un impact négatif sur la production économique, d'autant plus si l'opération a pour but de faire remonter les prix" a indiqué Richard Jones en ajoutant que l'image de l'Opep pourrait également être endommagée. Notons que dans ce contexte marqué par un début de tension sur les marchés énergétiques, le ministre russe de l'Energie Sergueï Chmatko , a indiqué jeudi que la Russie et l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) tiendront prochainement un séminaire conjoint à Moscou. Ainsi, M. Chmatko a examiné par téléphone la situation actuelle avec le secrétaire général de l'Opep Abdalla Salem El-Badri et réaffirmé que la Russie souhaitait élargir le partenariat avec cette organisation. "Nous avons évoqué la situation actuelle et constaté le désir de la Russie et de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole de promouvoir les relations de partenariat", a déclaré jeudi M.Chmatko aux journalistes, ajoutant qu'un séminaire conjoint Russie-Opep aurait prochainement lieu à Moscou. Néanmoins, les pays membres de l'Opep reprochent aux dirigeants russes qui ne cessent de clamer la disposition de leur pays à coordonner ses actions avec l'organisation en vue de stabiliser les cours du brut sur les marchés internationaux, de ne pas joindre l'acte à la parole. Aussi, le maintien par l'Opep des prix du pétrole a amené l'ancien leader mondial de l'exportation de pétrole - l'Arabie Saoudite - à réduire sa production. C'est pourquoi, pour la première fois depuis la désintégration de l'URSS, la Russie s'est classée premier comme exportateur de pétrole et de produits pétroliers. La Russie n'a pas pu interrompre la mise en service de nouveaux gisements pétroliers, expliquent les experts. Samira G.