Les ministres du Pétrole de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) vont tenter de défendre aujourd'hui à Vienne un seuil de prix minimum pour enrayer la chute des cours. Ils laisseront probablement inchangé leur quota officiel, selon des déclarations de membres de l'Organisation pétrolière. S'ils ne s'accordent pas tous sur un prix plancher à défendre, ils restent néanmoins unanimes sur la nécessité de réduire la production pour éviter un surplus. Le scénario le plus probable est celui de retrancher l'excédent de production et de maintenir les quotas officiels jusqu'à la prochaine réunion, prévue en décembre à Oran en Algérie. Le ministre iranien du Pétrole, Gholam Hossein Nozari, a affirmé qu'il y avait trop de brut sur le marché, lundi à son arrivée à Vienne. «Nous allons étudier le marché et nous déciderons alors» si l'Opep a besoin de baisser sa production, a-t-il déclaré. Dimanche, le représentant de l'Iran au sein de l'Opep, Mohammad Ali Khatibi, avait indiqué que «la situation de l'offre et de la demande du pétrole dans le monde montre qu'il y a une baisse de la demande», estimant que l' Opep doit donc adapter sa production aux besoins du marché. «Les pays membres de l'Opep doivent respecter leur quota», a-t-il dit. Un avis également partagé par la Libye dont le chef de la délégation à la réunion de l'Opep, M.Choukri Ghanem, a appelé dimanche les pays de l'Organisation, qui dépassent leurs quotas de production à les respecter, alors que le marché est «trop approvisionné». Le ministre koweïtien du Pétrole, Mohammad al-Olaim, dont le pays est le 4e grand producteur au sein de l'Opep a estimé par contre qu'il n'y avait pas lieu de réduire la production de l'organisation, à son départ lundi pour la réunion. L'Opep produisait au total en juillet 32,77 millions de barils par jour, selon les derniers chiffres publiés par l'Agence internationale de l'énergie. La production réelle de l'Opep dépasse actuellement d'un demi-million de barils ses quotas officiels. Il s'agirait donc pour les membres de l'Organisation pétrolière, qui produisent plus de pétrole que leur quota, essentiellement l'Arabie Saoudite, de réduire leur offre et de la ramener au niveau des quotas officiels. L'Arabie Saoudite produit actuellement quelque 600.000 barils par jour (mbj) de plus que son quota de 8,94 mbj. Le Venezuela, l'un des traditionnels ´´faucons´´ de l'Opep, avait déclaré, fin août, qu'une baisse de production pourrait être discutée. Pour les analystes pétroliers, les pays membres de l'Opep, soucieux d'éviter la répétition du scénario catastrophe de 1998, lorsque les stocks s'empilaient et que les prix s'étaient écroulés jusqu'à 10 dollars, vont restreindre leur production réelle en la ramenant plus près des quotas officiels, qui eux devraient être maintenus pour l'instant.