Les promoteurs du projet solaire Desertec, pour lequel un investissement de 400 milliards d'euros sera nécessaire, devront présenter de solides arguments pour convaincre les autorités algériennes. A l'heure même où rien de réellement concret ne s'est dessiné, et que les partenaires dans le projet Desertec n'ont toujours pas fait de propositions d'investissement au gouvernement, celui-ci annonce déjà la couleur en imposant dès à présent ses conditions. Ainsi, le ministre de l'Energie et des Mines a indiqué, jeudi, en marge de la présentation du programme indicatif d'approvisionnement du marché national en gaz 2009-2018, que la politique algérienne en matière des énergies renouvelables est ''simple et transparente, fonctionnant selon les principes de la majorité au partenaire algérien, transfert de l'engineering et de la technologie, production d'équipements en Algérie et ouverture du marché européen à l'exportation de l'électricité à partir de l'Algérie". Il faut savoir que le projet Desertec auquel prend part le groupe privé Cevital prévoit la construction d'un vaste réseau de centrales solaires dans le Nord de l'Afrique et au Moyen-Orient pour alimenter l'Europe en énergie. Notons que lors de la rencontre de jeudi, à Alger, le président du Comité de direction de la Commission de régulation de l'électricité et du gaz (Creg), M. Nadjib Otmane, a indiqué que la demande en gaz naturel sur le marché national devrait enregistrer une augmentation pour passer à une fourchette entre 50 et 63 milliards de m3 d'ici 2018. Ces prévisions se basent sur trois scénarios de l'évolution de la demande nationale en gaz naturel établis par la Creg pour la prochaine décennie, a précisé M. Otmane lors de la présentation du programme indicatif d'approvisionnement du marché national en gaz 2009-2018. La demande nationale en gaz devrait progresser pour passer de 26,6 milliards de m3 en 2008 à 50,48 milliards de m3 en 2018 selon le scénario faible, à 54,22 milliards de m3 selon le scénario moyen et à 62,96 milliards de m3 selon le scénario fort, a ajouté M. Otmane. Ces besoins en gaz du marché national pour la prochaine décennie sont identiques aux projections de la Creg, publiées en 2008, pour le scénario faible mais en baisse pour les deux autres scénarios, constate-t-on. Ces scénarios prévisionnels pour la demande nationale tiennent compte des évolutions des principaux paramètres socioéconomiques du pays tels que la croissance de la population et du parc de logements ainsi que de l'activité économique, a expliqué le même responsable. Plus de la moitié de la demande nationale durant la prochaine décennie, soit 52%, devrait être consommée par les clients industriels, 31% par les centrales électriques et seulement 18% par la distribution publique du gaz. Pour 2009, la Creg table sur une évolution de la demande en gaz de 6,6% par rapport à 2008, soit une estimation de 28,36 milliards de m3 dont 5,74 milliards de m3 pour la distribution publique, 3,36 milliards de m3 pour les clients industriels, 11,6 milliards de m3 pour les centrales électriques et 7,3 milliards de m3 pour les centrales desservies directement par Sonatrach. Par zone géographique, les clients des régions Ouest et Est auront consommé, durant l'année en cours, l'essentiel de la production destinée au marché national à raison de 68% du fait de la localisation des principales unités de liquéfaction et des centrales électriques dans ces deux régions, le reste de la consommation devrait être partagé entre les clients des régions du centre et du sud du pays, selon la Creg. Intervenant lors de cette rencontre, le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a indiqué que le taux de raccordement national au gaz naturel devrait passer de 43% actuellement, à 57% d'ici les deux ou les trois prochaines années à la faveur de la mise en service des nouvelles distributions publiques de gaz décidés par l'Etat. Ce taux de pénétration du gaz est largement supérieur comparé à celui des pays voisins et même à quelques pays exportateurs de GNL et de GPL, précisant qu'en réalité, le taux de couverture en gaz est de 100% si l'on inclut le GPL (gaz propane liquéfié). Le coût global des programmes de distribution publique du gaz naturel, initiés depuis 2001, a atteint les 350 milliards de dinars, selon les chiffres fournis par un responsable de la Sonelgaz. S. G.