La bataille des gazoducs est relancée en Europe. Alors que l'Ukraine se complait dans son fragile statut de principal pays de transit du gaz vers l'Europe, et en profite pour mettre la pression lors des négociations avec la Russie, Moscou s'évertue à tisser ses toiles de pipelines afin de retirer une bonne pour toute l'os ukrainien, tandis que l'Union européenne lorgne le gaz d'Asie centrale et porte à bout de bras son projet de gazoduc devant traverser le corridor sud. Ainsi, alors même que la première ministre ukrainienne Ioulia Timochenko tentait de rassurer à la 6e édition du forum "Stratégie européenne de Yalta, les Euopéens que les premiers jours de l'année 2010 ne seront pas perturbés par une énième crise liée aux livraisons de gaz russe à l'Ukraine, Gerhard Schröder, ex-chancelier allemand et président du comité des actionnaires et membre du conseil de surveillance de Nord Stream a estimé que le gazoduc Nabucco sera prometteur s'il est rempli avec du gaz iranien Le projet Nabucco est le prolongement du gazoduc Bakou-Tbilissi-Erzurum. Long de 3.300 kilomètres, il contournera la Russie en partant d'Asie Centrale, traversera l'Azerbaïdjan et la Turquie vers les pays de l'Union européenne (UE) et permettra de transporter 31 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an. Le coût du projet est évalué à 7,9 milliards d'euros. "Je salue la réalisation du projet Nabucco car nous avons besoin d'importations supplémentaires de gaz en Europe. Les gazoducs Nord Stream et South Stream ne manquent pas de gaz naturel. Tandis que le projet Nabucco ne sera un succès que s'il est rempli avec du gaz iranien", a annoncé M.Schröder au IVe forum eurasiatique d'énergie Kazenergy. Pour sa part la Russie accélère la réalisation de ses projets gaziers majeurs North Stream et South Stream. Ainsi, Gazprom pourrait mener à courte échéance des négociations pratiques avec EDF sur son entrée dans le projet de gazoduc South Stream. Le président du holding Alexeï Miller a indiqué que les "Français sont intéressés. Il n'y a pas eu de négociations pratiques mais je n'exclus pas que de telles négociations puissent avoir lieu prochainement ". il a également indiqué que GDF Suez pourrait adhérer au projet de gazoduc Nord Stream d'ici fin de l'année 2009. Aussi, le premier ministre russe Vladimir Poutine a indiqué lors d'une réunion consacrée à l'énergie à Salekhard que la Russie est prête à créer des conditions favorables pour les sociétés énergétiques étrangères désireuses de travailler sur son territoire. "Nous souhaitons que vous vous sentiez tous membres de notre équipe, et participants de ce processus. La Russie travaille activement dans cette direction, avec transparence. Lors de ces rencontres chacun peut éclaircir toutes les questions", a annoncé M. Poutine aux représentants des principales sociétés étrangères. Cette coopération doit être stable et sur le long terme. "Je suis sûr que nous trouverons des moyens, conformes aux règles de marché et mutuellement avantageux, de satisfaire les aspirations de nos partenaires et nos propres intérêts d'Etat", a ajouté le premier ministre russe. Samira G.