Le deuxième sommet Afrique-Amérique du Sud, qui s'est tenu au Venezuela, en présence d'une vingtaine de chefs d'Etat africains et sud-américains, dont le président de la République, a surtout été une occasion pour renforcer le réseau croissant d'alliances Sud-Sud et de lancer une plus grande offensive diplomatique pour des liens plus étroits entre les pays du continent noir et l'Amérique latine. Et même si le champ ouvert à l'essor de la coopération et des échanges entre les deux régions est vaste : agriculture, santé, fabrication en commun de médicaments, énergie, mines, éducation, tourisme, il n'en demeure pas moins que l'union de l'Amérique du Sud et de l'Afrique doit fixer les domaines prioritaires sur lesquels doit se fonder le partenariat entre les deux ensembles. Ces domaines prioritaires, comme l'a souligné le président de la République, constituent les défis posés aux pays des deux continents par, notamment, le contexte mondial actuel. Le président du Venezuela, Hugo Chavez, dont le pays a été l'hôte de ce sommet, et son homologue libyen Mouammar El Guedafi, qui a intervenu en tant que président de l'Union africaine, ont lancé un appel pour un partenariat plus accentué des deux régions pour établir un nouvel équilibre mondial. Le monde du XXIe siècle sera multipolaire, nous parlerons plus du monde bipolaire et l'Afrique sera un grand pôle de ce siècle, a souligné M. Chavez dans son allocution d'ouverture du 2e Sommet Amérique du Sud-Afrique (ASA), ajoutant que l'Afrique commence déjà à l'être et l'Amérique du Sud aussi. Il a appelé, dans ce contexte, à l'union de l'Afrique et de l'Amérique du Sud, affirmant que les pays des deux continents commencent à mettre en œuvre ce processus vital. . EL GUEDAFI VEUT UN «OTAN» DU SUD Le dirigeant libyen Mouammar El Guedafi a proposé la création d'une alliance militaire du Sud, calquée sur le modèle de l'Otan et sans objectifs «bellicistes» «Nous devons créer un Otan pour le Sud. Ce n'est pas une action belliciste. Nous devons créer une alliance pour pouvoir garantir une action historique et stratégique qui permette de combler ce vide», a-t-il ajouté. CONDAMNATION DU COUP D'ETAT AU HONDURAS Les pays d'Amérique du Sud et d'Afrique, réunis au Venezuela, ont exprimé leur «profonde préoccupation à l'égard de la situation au Honduras» et demandé le retour au pouvoir du président Manuel Zelaya renversé par un coup d'Etat fin juin. Les pays ont également apporté leur soutien à la déclaration effectuée la veille par le président du Conseil de sécurité de l'ONU «pour garantir la sécurité de l'ambassade du Brésil à Tegucigalpa, où le président déchu Manuel Zelaya a trouvé refuge depuis le 22 septembre.» M. Zelaya, chassé du Honduras par un coup d'Etat le 28 juin, a réussi à revenir en secret dans son pays lundi, après presque trois mois d'exil. CRÉATION DE LA BANQUE DU SUD Sept pays sud-américains ont signé samedi soir au Venezuela l'acte de création officielle de la Banque du Sud, un établissement doté d'un capital total de 20 milliards de dollars (14 milliards d'euros). Les présidents de ces sept pays-Venezuela, Brésil, Bolivie, Equateur, Argentine, Uruguay et Paraguay-ont paraphé le document. Les grands pays-Argentine, Brésil, Venezuela-contribueront davantage que les quatre plus petits. Le siège de la banque se trouvera à Caracas, avec deux succursales en Argenine et en Bolivie, a précisé la présidente argentine, Cristina Kirchner. Aucune date n'a en revanche été donnée pour sa mise en route.