Le deuxième Sommet de l'Amérique du Sud-Afrique (ASA) a pris fin lundi à Porlamar, dans l'Etat vénézuélien de Nueva Esparta, après l'adoption de la Déclaration de Nueva Esparta promettant de promouvoir la coopération Sud-Sud. La Déclaration a mis en relief la nécessité de garantir une plus grande participation des pays en développement des régions sud-américaine et africaine et l'amélioration des méthodes de travail de l'ONU. Le Sommet a pris, également, note dans ce document du maintien par les pays africains de leur position commune sur la réforme des Nations unies, telles qu'établie dans le Consensus d'Ezulwini et dans la Déclaration émise au Sommet de l'UA de Syrte en Libye. A propos des changements climatiques, il a été convenu que ce thème soit abordé dans le cadre de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques et du Protocole de Kyoto. Les pays de l'ASA ont insisté, dans ce document, sur le fait que les pays développés, ayant une responsabilité historique dans le réchauffement mondial, ont l'obligation de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. C'est dans ce cadre que les pays des deux régions ont exprimé leur refus de "toute tentative de modifier l'équilibre des droits et obligations fixé dans le Protocole de Kyoto au sujet des engagements d'atténuation". Il a été également convenu, à ce sujet, d'œuvrer à la mise en place des décisions prises en 2007, dans le cadre du Plan d'action de Bali, à la Quinzième Conférence des parties qui se tiendra à Copenhague (Danemark) au cours de cette année, en s'engageant à coordonner leurs positions à cette Conférence. La Déclaration reconnaît que "la crise financière et économique en cours est structurelle", indiquant, à cet effet, que les pays de l'ASA s'engagent "à favoriser les changements qu'exige la mise en place d'une nouvelle architecture financière internationale qui serait fondée sur une prise de décisions démocratique". C'est ainsi que cette Déclaration a mis en relief la décision des pays de l'ASA de renforcer les systèmes régionaux en encourageant des institutions financières et monétaires favorables à la solidarité, afin d'accélérer la mise en place de la nouvelle architecture financière internationale proposée. S'agissant de la lutte contre la pauvreté et la faim, la Déclaration a mis l'accent sur la nécessité de prêter une attention "spéciale" aux populations les plus vulnérables, en partant des causes qui les provoquent. C'est dans ce cadre que les pays de l'ASA ont réitéré l'importance d'atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD ), en décidant de mener des efforts conjoints dans la lutte conjointe pour éliminer la pauvreté et la faim à l'échelle mondiale. Sur le plan du développement du secteur de l'agriculture, de l'agro-alimentaire, du développement rural et des ressources en eau, les chefs d'Etat et gouvernement de l'ASA ont souligné qu'il est "impératif" d'articuler des politiques à même d'assurer la sécurité et la souveraineté alimentaire, dont l'accès aux aliments, en exprimant leur refus aux politiques adoptées par les pays développés à cause des "retombées négatives et des distorsions qu'elles ont sur la production agricole et sur l'investissement dans les pays en développement et sur l'exercice de leur droit à l'alimentation". Au sujet de la lutte contre la criminalité, le document a réitéré la décision des pays de l'ASA de renforcer des initiatives de coopération dans la lutte contre toutes les formes de criminalité transnationale organisée (le trafic illicite d'armes légères, de leur munitions et la traite des êtres humains). La Déclaration a réaffirmé la position des pays des deux régions à propos de la lutte contre la prolifération des armes nucléaires et d'autres armes de destruction massive, dans le cadre bilatéral et multilatéral, tout en condamnant le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations, en rejetant tout rapport entre le terrorisme et une culture, une ethnie, une religion ou un peuple en particulier, la Déclaration a souligné l'importance de combattre le terrorisme par "une coopération internationale active et efficace". Adnane Cherih