L'Afrique sub-saharienne est particulièrement vulnérable au changement climatique, indique un rapport d'étude publié cette semaine par l'Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI), un centre de recherche basé à Washington. Les pays africains sont particulièrement vulnérables au changement climatique, en raison de leur dépendance de l'agriculture, du niveau élevé de la pauvreté, des faibles niveaux de ressources humaines et du capital physique, et d'installations d'infrastructure médiocres, explique le rapport. Les effets négatifs du changement climatique sur la production agricole sont particulièrement signalés en Afrique sub-saharienne, où le secteur agricole représente une part importante du PIB, une source de revenus d'exportations et un secteur important d'emploi. D'autant plus que la grande majorité des pauvres vivent dans les régions rurales et dépendent de l'agriculture pour assurer la survie. Selon le modèle agricole établi par l'IFPRI, les productions moyennes de riz, de blé et de maïs abaisseront respectivement de 14%, 22% et 5% en Afrique sub-saharienne, à cause du changement climatique. L'approvisionnement en eau, notamment pour l'irrigation et la consommation, s'aggravera en Afrique sub-saharienne en raison du changement climatique. S'il n'y avait pas de changement climatique, l'Afrique sub-saharienne serait l'unique région à connaître une hausse du nombre d'enfants souffrant de la malnutrition de 2000 à 2050, qui passerait de 33 à 42 millions. Sous les effets du changement climatique, ce chiffre atteindrait 52 millions dans le même délai, prédit ce rapport d'étude. Environ sept milliards de dollars par an d'investissements supplémentaires pour augmenter la productivité agricole peuvent compenser les effets négatifs du changement climatique, selon le rapport, ajoutant que l'Afrique sub-saharienne a besoin de 40% de cette somme destinée aux investissements dans le secteurs agricole, notamment dans la construction et la restauration de routes rurales. Par ailleurs , les régions les plus pauvres ayant les niveaux les plus élevés de faim chronique seront vraisemblablement les plus touchées par le changement climatique et de nombreux pays en développement, en particulier d'Afrique, sont susceptibles d'accroître leur dépendance à l'égard des importations alimentaires et réduire le potentiel de production agricole du continent de 15 à 30% à l'horizon 2080-2100. Dans ce sens, la FAO vient de rappeler dans son dernier rapport que le changement climatique est l'un des principaux défis que devra relever l'agriculture pour nourrir la population mondiale, laquelle devrait atteindre 9,1 milliards de personnes en 2050. Parallèlement, plusieurs options de mitigation basées sur l'agriculture pourraient améliorer sensiblement la sécurité alimentaire et l'adaptation au changement climatique. Le changement climatique est susceptible d'affecter les systèmes agricoles et forestiers par la hausse des températures, les concentrations élevées de dioxyde de carbone, une modification des régimes de précipitations ou la recrudescence d'adventices, de ravageurs et de maladies. Dalila B.