Les prix du pétrole restent fermes grâce, entre autres, à la vigueur de la demande. Ce qui fait que les prix tournent actuellement autour des 62 dollars. Pour ce qui est du panier de bruts de l'Opep, même s'il était tombé sous les 50 dollars en février, il s'établit actuellement autour de 58 dollars le baril. Un prix qui se situe dans la fourchette de 50 à 60 dollars, est considéré comme raisonnable par les cartels autant pour le producteur que pour le consommateur. La fourchette de 50-60 dollars semble donc être la nouvelle fourchette des prix que l'Opep a adopté. Le prix de 50 dollars le baril étant le prix plancher que défendra l'organisation dans sa politique de production. Selon le secrétaire général de l'organisation, Abdallah El-Badri, le "souci aujourd'hui c'est le prix, car nous engageons beaucoup d'investissements. Si nous n'avons pas un prix raisonnable alors cet investissement ne sera pas mené à son terme". Interrogé sur le prix qui conviendrait, il a répondu "environ 50" dollars le baril pour le panier de bruts de l'Opep. Il y a une différence de quelques dollars entre le prix du panier qui est la moyenne des différentes qualités de pétrole brut des pays membres de l'organisation et les qualités de pétrole brut des marchés de Londres et de New York. M. Abdallah El-Badri a ajouté, dans une interview à paraître aujourd'hui dans la revue spécialisée Middle East Economic Survey (MEES), que la réalisation du plan d'augmentation des capacités de production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) risque d'être retardée si le prix de son panier de bruts tombe sous les 50 dollars pour un baril. L'Opep est engagée dans un plan de développement de ses capacités de production dont l'objectif est de porter celles-ci à 36,9 millions de barils par jour d'ici à 2010 (contre 31,7 millions de barils par jour en 2005). D'ici à 2010, le montant total des capitaux investis dans ce plan devrait être de 130 milliards de dollars, a rappelé M. El-Badri au MEES. Dans les cinq années suivantes, l'Opep pourrait encore consacrer 124 milliards supplémentaires pour s'assurer un surcroît de capacité convenable, a-t-il ajouté. Selon lui, le coût de la construction, du forage, de l'entretien des puits et d'autres services augmentent rapidement. "Si les prix chutent et les coûts augmentent, à l'avenir les gens y réfléchiront à deux fois avant d'entreprendre des projets. Et au lieu de les finir en deux ou trois ans, cela prendra cinq ou six ans", a-t-il ajouté. Ces déclarations interviennent, pour rappel, à quelques jours de la prochaine réunion ordinaire de l'organisation, prévue le 15 mars à Vienne. Une réunion qui devrait maintenir l'actuel plafond de production. En effet, le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a indiqué samedi qu'il "ne pense pas que la prochaine réunion prenne des décisions dans un sens ou dans un autre, mais elle va évaluer le marché et attendre encore un peu pour mesurer l'évolution". Le maintient des prix à l'intérieur de la fourchette de 50 à 60 dollars tout au long de cette année, est ce qui expliquerait le statu quo attendu à la prochaine conférence ministérielle, a ajouté le ministre. Par ailleurs, l'Opep, qui a décidé de deux réductions de la production, la première au mois d'octobre 2006, de 1,2 million de barils par jour (à compter du mois de novembre 2006) et la deuxième au mois de décembre 2006, de 500 000 barils par jour (à compter du 1er février 2007) n'a pas encore terminé d'appliquer ses deux décisions.