Le cacao et le café ont continué à perdre du terrain en fin de semaine, après leur envolée des derniers mois, tandis que le sucre échangé à Londres finissait en hausse, soutenu par un regain de la demande et des conditions météorologiques défavorables. Les prix du cacao ont fini la semaine en baisse, après des mouvements de vente par des fonds d'investissements sur le marché américain. Selon la revue spécialisée Public Ledger, les ventes se sont auto-alimentées, la baisse des cours sous certains seuils de prix déclenchant des ventes automatiques. "Si les attentes d'une récolte meilleure qu'attendu en Côte d'Ivoire soutiennent les prix du cacao, les livraisons dans les ports du pays sont à des niveaux plus élevés que l'année précédente", ajoutait Public Ledger, ce qui inversement pèse sur les cours. Les prix du cacao baissaient également du fait du manque de preuve quant à la faiblesse attendue de la récolte en Côte d'Ivoire, notait Yingxi Yu, analyste de Barclays Capital. Public Ledger notait par ailleurs que les investisseurs américains se déplaçaient du contrat à échéance de décembre vers le contrat pour livraison en mars. Sur le Liffe, la tonne de cacao pour livraison en décembre valait 2022 livres sterling vendredi à 16H30 GMT (17H30 HEC), contre 2099 livres pour la même échéance une semaine plus tôt à 17H30 GMT. Sur le NYBoT, le contrat pour livraison en mars valait 3117 dollars contre 3186 dollars pour l'échéance de décembre vendredi dernier. Les prix du café se sont inscrits sensiblement à la baisse, victimes eux aussi de ventes techniques. Les prix ont baissé "sous la pression de ventes par des fonds d'investissements du fait du rebond du dollar", a expliqué Public Ledger. Le robusta a côtoyé des plus bas en quatre mois et demi, passant brièvement sous les 1.300 dollars vendredi. L'annonce par le Salvador d'une baisse de 27,1% de ses exportations en octobre par rapport à l'année précédente, rapporté par Public Ledger, a échoué à stimuler les cours. Sans effet non plus sur les prix à court terme, l'Organisation internationale du café a souligné lundi dans son rapport mensuel que les récentes fortes pluies pourraient avoir affecté la récolte de café 2009-2010 au Brésil, premier producteur d'arabicas, et réduire celle du Vietnam, premier producteur de robusta. Sur le Liffe, le robusta pour livraison en janvier valait 1.311 dollars la tonne vendredi à 16H30 GMT, contre 1.437 dollars la tonne pour la même échéance le vendredi précédent vers 17H30 GMT. Sur le NYBoT, l'arabica pour livraison en mars cotait 134,50 cents la livre contre 139,95 cents la livre pour l'échéance de décembre, vendredi dernier. Les cours du sucre ont fini la semaine en hausse, soutenus par l'attente d'un regain de la demande en Inde. "Le plus grand pays consommateur de sucre (...) pourrait avoir à importer entre 2 et 3 millions de tonnes en 2010 et 2010", notait Yingxi Yu. "Pour la troisième année consécutive, la demande en sucre devrait largement dépasser l'offre", ajoutait l'analyste. Les prix du sucre étaient également soutenus par les mauvaises conditions météorologiques au Brésil, de fortes pluies touchant l'état de Mato Grosso, le principal état producteur du pays, soulignait-il. Les pluies ont affecté la teneur en saccharose des cannes à sucre, qui produisent moins de sucre, malgré l'augmentation de la quantité de cannes broyées au Brésil, selon Public Ledger. Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en mars valait 593 livres vendredi à 16H30 GMT contre 589,50 livres pour la même échéance une semaine plus tôt à 17H30 GMT. Sur le NYBoT américain, la livre de sucre brut pour livraison en mars valait 22,56 cents contre 22,63 cents le vendredi précédent. De leur côté, les prix de l'or ont continué à flamber cette semaine, clôturant à plus de 1100 dollars après un nouveau record absolu à 1123,38 dollars l'once, entraînant le platine et le palladium, qui ont touché des plus hauts depuis plus d'un an, mais laissant l'argent sur le bas-côté. La flambée entamée la semaine dernière s'est poursuivie, avec une nouvelle série de records, culminant à 1123,38 dollars jeudi. La dynamique poussant les prix de l'or est restée la même qu'au cours des dernières semaines: la faiblesse persistante du dollar pousse les investisseurs (petits porteurs, fonds institutionnels, et depuis peu, banques centrales) à se défaire de leurs dollars pour acheter de l'or, un placement considéré comme plus sûr. Les Etats-Unis ne peuvent pas faire grand chose pour lutter contre la dépréciation du billet vert si ce n'est restaurer la croissance de leur économie, a déclaré vendredi à Singapour le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a fini à 1104 dollars vendredi au fixing du soir, contre 1096,75 dollars vendredi dernier. Malgré cet environnement très stimulant, l'once d'argent a terminé la semaine en baisse, à l'écart de son pic de la mi-octobre à plus de 18 dollars l'once. L'incapacité du métal gris à progresser "est le signe possible que des investisseurs spéculatifs ou des fonds ont commencé à réduire une partie de leurs positions", avance James Moore, analyste du cabinet TheBullionDesk. R.T.M.