La première petite fête du cinéma, qu'organise à Alger l'association " A nous les écrans " sous tutelle du ministère de la Culture, a débuté samedi dernier à Riadh El Feth et se clôturera demain avec la remise des trophées aux candidats du meilleur scénario, une activité que patronne Slimane Benaissa. C'est d'ailleurs lui qui en tant que président du jury du concours national du meilleur scénario, a donné le coup de starter de cette manifestation aux côés de nombreux réalisateurs arabes venus du Maroc, d'Egypte, de la Palestine et du Qatar. La soirée inaugurale de cette première édition a été marquée par la projection d'un court métrage de 14 minutes intitulé "Clan Destin"du réalisateur Abdelhamid Karim avec la participation des comédiens Lyès Salem, Othmane Boudaoud et Abdelkader Dahou. Le film raconte la vie de quatre jeunes Algériens oisifs qui, un jour alors qu'ils sont au port d'Oran où ils ont l'habitude de se rencontrer, l'un d'eux est témoin d'une dispute entre un autre jeune et un marin concernant un trafic de drogue. Ils décident ainsi de faire chanter le marin-transporteur de drogue et monnayer ainsi leur départ pour la France. Mais les choses ne se passent pas comme prévu. L'un d'eux part voir sa copine. Harraga, amour, dénuement, frustration des jeunes en général et leur marasme sont les ingrédients de ce film. Le programme de ces journées comporte 16 productions cinématographiques dont quatre longs métrages et huit documentaires de réalisateurs algériens, français, britanniques, afghans, libanais, palestiniens, marocains et qataris. L'association " A nous les écrans " qui a pour habitude d'organiser des séances ciné-club, une fois par semaine, dans quelques rescapées salles algéroises, est passée à la mise sur pied d'un rendez-vous qui semble plus " costaud". "A nous les écrans " a proposé durant cinq jours quelques projections plus ou moins récentes avec des débats et des conférences animés par des hommes traditionnellement mis à contribution dans ce genre d'évènement touchant au 7ème art dont Ahmed Bensalah. Mais le réalisateur égyptien Ahmed Atef ainsi que le marocain Mohamed Nadif qu'on a déjà vu au festival de Taghit où il a même raflé un prix pour son court, " La jeune femme et l'instit" était là aussi. Selon " A nous les écrans ", l'objectif de ces rencontres serait de " créer un espace de rencontres, de débats et d'échanges entre le Maghreb, l'Orient et l'Occident". Vaste concept quand on sait que cette ligne tracée au départ demande des moyens colossaux et que "A nous les écrans", n'est qu'un petit organisme relativement jeune et sans grande subvention. Parmi ces œuvres, il faut prendre en compte deux inédits comme il en existe dans tout évènement du genre qui s'apparente à un mini-festival. Pour la première fois en Algérie, il y avait la projection de "Hayda Lubnan" de Eliane Raheb (Liban), "Janoub" (Sud) de Nizar Hassan (Palestine), "Via via, circulez" de Dorine Brun (France), "L'invitation au mariage" de Hélène Chauvin (France), et "Les Sénégalaises et la sénegauloise" de Alice Diop (Sénégal).Comme ce rendez-vous coïncide avec l'hommage à Mahmoud Darwich qui a débuté le premier octobre et qui englobe une kyrielle de genres artistiques, les journées cinématographiques d'Alger consacreront elles aussi un hommage particulier à deux personnalités du monde arabe, dont bien sûr le poète palestinien Mahmoud Darwich, décédé l'an dernier ainsi que le réalisateur brillant, Mustapha Akkad qui a trouvé la mort dans un hôtel ciblé par un attentat terroriste. La consécration du premier s'est faite avec la présentation du documentaire de Simone Bitton et Elias Sanbar (une coproduction franco-libanaise), tandis que celle du deuxième, à travers la projection du documentaire "De Alep à Hollywood" de Mohamed Belhaj. L'association "A nous les écrans" avait programmé quatre longs métrages inédits, à savoir: "Les démons de la ville" d'Ahmed Atef (Egypte), "L'enfant de Kaboul" de Barmak Akram (Afghanistan), "Le temps qui reste" d'Elia Suleiman et "Looking For Eric" de Ken Loach. Rebouh H.