Y aura-t-il de nouveau une crise du lait en Algérie ? voilà une problématique à laquelle il faudra répondre. A en croire les industriels de la filière, la réponse semble affirmative. Mais aux yeux du ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, rien de cela n'est prévisible puisque, selon lui, il n'y aura aucune augmentation des prix du sachet de la poudre de lait d'autant plus que la matière première est subventionnée par l'Etat. C'est ce qu'a indiqué, hier, le ministre du Commerce en marge du séminaire sur les cosmétiques. Voilà une déclaration qui ne reflète aucunement la réalité du terrain puisque la crise de la filière lait, aujourd'hui, réside dans l'approvisionnement des industriels en poudre de lait et des contraintes rencontrées par ces derniers dans leurs relations avec l'Office national interprofessionnel du lait (Onil), un organisme créé pour approvisionner les différentes unités de production de lait en matière première. Pas plus loin qu'avant-hier, les transformateurs de lait, réunis à Alger sous l'égide de la CIPA ( Confédération des industriels et producteurs algériens ), ont relevé que les subventions des mois de novembre et décembre n'ont pas encore vu le jour en plus du quota fixé par l'Onil et qui ne répond pas aux capacités de production. Les industriels du secteur demandent à ce que le quota fixé par l'Onil soit revu à la hausse. Le quota actuel, expliquent-ils, est épuisé en l'espace de 15 jours seulement. Une situation qui n'est pas sans conséquences, selon certains industriels, qui pointent du doigt la partialité de l'Onil dans la distribution des quotas de poudre de lait. La création de l'Onil, bien accueillie au départ par les producteurs, n'a été qu'une illusion, selon leurs propres propos, du fait que ces derniers ont remis en cause le système des quotas qui se sont avérés inférieurs à leurs capacités de production. En revanche, du côté de l'Onil, désormais seul opérateur importateur de lait en poudre, il était question de barrer la route aux spéculateurs qui revendaient le produit sur le marché informel tirant ainsi d'importants profits.Une chose est sûre en tous cas, c'est qu'il y a toujours une crise qui couve dans la filière lait dans la mesure où les solutions apportées à ce jour n'ont pas réglé définitivement les problèmes posés. Pour revenir aux propos du ministre du Commerce, ce dernier a tapé complètement à côté, c'est le moins que l'on puisse dire, dans sa réponse à la question liée à une éventuelle crise dans la filière laitière. Reste à savoir si El Hachemi Djaâboub a agi délibérément ou bien par méconnaissance des nouveaux rebondissements concernant la relation conflictuelle qui s'est installée entre l'Onil et les producteurs .En tout état de cause, les faits sont là. Certains industriels menacent d'ores et déjà de cesser leur activité pour ne pas travailler à perte. Une situation qui se répercutera sans aucun doute sur la disponibilité du produit et sur le prix officiel, qui dans ce cas de figure, ne sera certainement pas respecté. La spéculation régnera en maître, notamment dans certaines régions de l'intérieur du pays où les producteurs se font rares. Autant dire qu'on n'est pas encore sorti de l'auberge !