Des assurances fermes ont été données quant aux engagements pris par l'Etat pour un soutien effectif aux opérateurs privés de la filière. Le lait n'a pas fini de faire «tourner» les têtes. Afin de diluer les sérieuses perturbations de production et de distribution de lait constatées ces derniers jours et qui pourraient, il faut le craindre si elles perdurent, prendre l'allure d'«émeutes», les pouvoirs publics décident de prendre le taureau par les cornes. Ainsi, le président de la Confédération des industriels et producteurs de lait (Cipa), Abdelaziz Mehenni et celui de la Fédération nationale de l'industrie agroalimentaire (Fnia), Abdelwahab Ziani, accompagnés d'un délégué de la filière lait, ont été reçus, jeudi, deux heures durant, par le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub. Cet entretien a porté sur les perturbations causées par le prix de la poudre de lait au niveau du marché international, ses répercussions sur le prix du sachet de lait au niveau national et essentiellement sur le soutien accordé par les pouvoirs publics, sous forme de subvention, aux transformateurs et producteurs de lait. Des assurances fermes ont été données quant aux engagements pris par l'Etat pour «un soutien effectif» aux opérateurs économiques de la filière. Pour rappel, et selon les transformateurs, la subvention de 15DA pour un litre produit, accordée pour les mois de juin, juillet et août et non encore perçue à ce jour, avait été calculée au mois d'avril dernier sur la base du prix de 3700 dollars la tonne de poudre de lait sur le marché international alors que ce prix augmentait de 1100 dollars pour atteindre 4800 dollars/t en juin et 5600 dollars/t à l'heure actuelle. Pour amortir ce lourd différentiel, les autorités ont décidé d'accorder une subvention de 15DA par litre, ce qui «est insuffisant» ont unanimement déclaré les producteurs récemment contactés par L'Expression. Interpellée hier, sur la portée de la rencontre de jeudi entre la Cipa et le ministre, l'entreprise privée Monlait a confié à notre quotidien: «Nous allons attendre au moins une semaine pour voir. Nous devons fournir, ce mois-ci, un dossier à la Direction du contrôle des prix (DCP) sur la quantité produite, le G/50, pièce à présenter aux impôts, qui transmettra le dossier à la Badr pour financer la subvention.» Cette déclaration, pour le moins confiante, rejoint celle formulée hier également, par l'entreprise publique Colaital, filiale du Groupe industriel de production de lait (Giplait). Le président de Colaital, Abdelkader Chahed, a affirmé que son entreprise a presque «doublé sa production à 26.000 litres/jour et travaille normalement». Réagissant aux allégations exprimées par certains producteurs quant à la défaillance de la chaîne du froid, Chahed a été formel en affirmant que «l'entreprise ne connaît aucun problème de conservation et le lait sort de la chaîne de fabrication à la température réglementaire de 6/7 degrés centigrades, conformément à la programmation des équipements de nuit et de jour». Obligation est faite, par ailleurs, aux distributeurs par camions frigorifiques de transporter le lait en faisant fonctionner la réfrigération de leurs véhicules.