La décision concernant les modalités d'extradition de Abdelmoumène Khalifa, ancien directeur de "Khalifa bank", ne sera pas connue aujourd'hui. Le gouvernement britannique a annoncé, hier, avoir demandé un délai supplémentaire, jusqu'au 7 décembre, pour rendre sa décision définitive. Les autorités du Royaume-Uni sont, ainsi, à leur seconde demande de report. Elles devaient initialement se prononcer en août dernier. Il faut savoir, toutefois, que la législation britannique permet à la haute cour britannique de s'opposer à la décision du ministre de l'Intérieur. La justice britannique avait accepté d'extrader Abdelmoumène Rafik Khalifa et de le remettre aux autorités judiciaires algériennes, lors de la séance tenue en juin dernier au tribunal de Westminster à Londres. A l'issue de cette décision, le juge, Timothy Workman, avait estimé que l'extradition de Khalifa "ne contrevenait pas à la convention internationale sur les droits de l'homme". Le juge s'était dit "convaincu" que les assurances données par l'Algérie quant au respect des droits de M. Khalifa étaient "fiables et de bonne foi". La demande algérienne d'extradition de Khalifa, rappelle-t-on, est basée sur des documents relatifs à la falsification de l'hypothèque de la villa familiale et d'un local commercial et la création du groupe Khalifa. Parmi les principaux chefs d'inculpation retenus contre Khalifa, figurent notamment les cas de vols survenus au niveau des différentes agences d'El Khalifa Bank sur ordre de Abdelmoumène Khalifa lui-même, la gestion anarchique et la négligence ayant caractérisé les transferts de devises sous le couvert de diverses transactions qui étaient en réalité, selon la liste des chefs d'accusation, des détournements organisés. Abdelmoumène Rafik Khalifa a été jugé par le tribunal criminel de Blida et condamné par contumace à une peine de prison à perpétuité pour plusieurs crimes en relation avec la gestion d'El Khalifa bank. Il s'était réfugié au Royaume-Uni, en 2003, et fut arrêté le 27 mars 2007 sur le territoire britannique dans le cadre d'un mandat d'arrêt européen délivré par le tribunal de grande instance de Nanterre, près de Paris. Le parquet de Nanterre avait ouvert, fin 2003, une information judiciaire pour "abus de confiance, banqueroute par détournement d'actifs, banqueroute par dissimulation de comptabilité, blanchiment en bande organisée". Une autre demande d'extradition a été introduite par Paris auprès de Londres mais son examen a été gelé, dans l'attente d'une décision définitive de la demande algérienne. Lotfi C.