Les bourses des ménages sont mises à rude épreuve et une certaine frénésie semble s'être emparée des marchés. Tout au long de l'année, les prix des produits alimentaires n'ont cessé d'augmenter. Paradoxalement, et contrairement aux années précédentes, la flambée des prix actuelle n'a rien à voir avec les effets de l'ascension des prix des produits de base importés, comme cela a été le cas en 2006, ce qui a poussé certains économistes à évoquer à l'époque les effets d'une inflation importée. Mais, on se rend compte actuellement que l'inflation qui mine notre marché est plutôt structurelle. Celle-ci a, d'ailleurs, connu une augmentation continue au cours des derniers mois. Ainsi, et selon les données communiquées, hier, par l'Office national des statistiques (ONS), le rythme d'inflation moyen pour les neuf premiers mois 2009 s'est élevé à 5,7% par rapport à la même période de 2008. Cette tendance haussière s'explique, selon l'ONS, par une hausse de 7,77% des produits du groupe des biens alimentaires, avec 20,73% pour les produits agricoles frais. En revanche, les prix des produits alimentaires industriels ont enregistré une légère baisse de 1,12%. Ainsi, les variations des prix des produits alimentaires frais parlent d'elles-mêmes. Ils sont exceptionnellement élevés alors que la production agricole bat des records. A l'exception de la baisse des prix des huiles et graisses (-21,81%) et du lait, des fromages et dérivés (0,85%), tous les autres produits du groupe alimentation s'étaient inscrits en hausse au cours des neuf premiers mois de 2009, dont notamment les œufs (27,24%), la viande ovine (25,74%), les légumes frais (24,12%) et les poissons frais avec 23,18%. Cette hausse a touché également la viande blanche (poulet) avec 19,96 %, la viande bovine (16,29 %), la pomme de terre (12,80%), et les fruits frais avec 6,29%, précise l'office. C'est donc acquis, l'inflation trouve son origine dans les marchés des fruits et légumes. L'anarchie caractérise les circuits de distribution des produits alimentaires frais et ouvre les portes aux spéculateurs de tous bords, alors que le contrôle est défaillant et les marchés sont à la dérive. Quant aux prix des produits manufacturés, ils ont connu une hausse de 3,88% et ceux des services de 4,27%, au cours des neuf premiers mois de l'année en cours, détaille l'organisme de statistiques. Pour le mois de septembre, l'indice des prix à la consommation a connu une hausse de 1,2% par rapport au mois précédent, soit une augmentation en deçà de celle relevée le même mois en 2008 (+1,8% en septembre 2008 par rapport à août 2008). Cette tendance, de moindre ampleur que celle observée le mois précédent (+1,7% en août 2009) est essentiellement le fait des produits alimentaires qui se caractérisent par une variation de +2,5%, résultat d'une évolution des prix des produits agricoles frais (+4,8%). Cette tendance haussière est aussi le fruit de quelques légères hausses ayant touché les produits alimentaires industriels (0,57%), les biens manufacturés et les services avec (0,05%) pour chacun. Il est à relever que l'ONS a commencé, depuis ce mois d'octobre, l'utilisation d'un nouvel indice des prix à la consommation pour calculer le rythme moyen d'inflation, basé sur des règles scientifiques et universelles. Le nouvel indice a pour objectif, rappelle-t-on,"de mettre en évidence les variations des prix payés par les consommateurs pour un ensemble de biens et services achetés dans de différents points de vente". Ce type d'indice a une signification bien précise, puisqu'il mesure l'évolution des prix d'un même "panier" de biens et services représentatif de la consommation des ménages. Il indique combien il faut dépenser en plus ou en moins pour consommer la même chose à une période donnée. Isma B.