Les dernières mesures prises par le gouvernement dans le cadre de la loi de finances complémentaire pour 2009, notamment celles concernant la suppression des crédits à la consommation et le crédit automobile, a suscité beaucoup de remous dans les milieux des professionnels et ménages algériens. L'article 75 de cette décision stipule rappelle-t-on que " les banques ne sont autorisées à accorder des crédits aux particuliers que dans le cadre des crédits immobiliers ". A ce sujet, et selon un sondage réalisé par le journal " Les Afriques ", il semblerait, qu'un bon nombre d'Algériens, soit la majorité, pensent que ces mesures sont de mauvaises décisions. D'après les résultats de ce sondage, 53,4% des Algériens sont contre la suppression du crédit à la consommation, contre 46,20 % à avoir la même appréciation négative sur la suppression des crédits automobiles. Les Algériens qui considèrent que les deux mesures sont bonnes sont nettement moins nombreux, souligne-t-on de même source. Ils représentent respectivement 28,29% et 36,2% de l'ensemble des personnes interrogées lors de ce sondage.Il est à noter que les opinions défavorables à la suppression du crédit à la consommation sont le fait de l'ensemble des catégories interrogées, et ce quelle que soit la situation socioprofessionnelle des sondés. Selon cette enquête, les chômeurs sont les plus nombreux, 61,98%, à trouver la première mesure mauvaise, suivis des travailleurs occasionnels et des travailleurs permanents qui se prononcent respectivement à 57,45% et 55,95% contre la suppression du crédit à la consommation. Des chiffres qui montrent que ce n'est pas seulement la classe moyenne qui est attachée au crédit à la consommation, signale-t-on. Pour ces catégories (ouvriers, chômeurs, petits fonctionnaires….), le crédit à la consommation est associé à une possibilité de pouvoir pallier des difficultés passagères ou de répondre à des besoins conjoncturels (mariage, maladie….).Ce sont presque les mêmes catégories socioprofessionnelles qui expriment les opinions défavorables à la suppression du crédit automobile. Chômeurs et travailleurs occasionnels pensent, pour respectivement 54,09% et 51,64%, que la décision est mauvaise. Quant aux étudiants, ils sont 52% défavorables à la mesure de suppression. Entre autres, les étudiants expriment, eux aussi, une inquiétude sur les capacités de leurs parents et des leurs à accéder à un produit, la voiture. Rappelons, par ailleurs, l'avis du Dr Abderrahmane Mebtoul, expert économiste international, qui avait estimé que ces nouvelles mesures ( suppression des crédits à la consommation) "pénalisent exclusivement la classe moyenne". Car, selon lui, les micro-ordinateurs, climatiseurs, machines à laver et autre appareil électroménager sont demandés de plus en plus par les cadres moyens à l'exemple des enseignants, des médecins, des administrateurs. Selon l'économiste, la suppression des crédits à la consommation "encourage le crédit informel dont les taux seront plus élevés ". La suppression de ce dernier est, de fait, moins bien perçue chez les travailleurs les plus sensibles à la précarité, conclut-on. Synthèse S.H.