Il est clair que le quotidien des Algériens va pâtir de cette décision. Contracter un crédit auprès de sa banque avait fini par entrer dans les mœurs des ménages qui confectionnaient leurs budgets en rapport. Désormais, il va falloir que tout un chacun s'adapte à cette nouvelle donne et à tout ce qu'elle va entraîner comme restrictions et privations. Dans son article 75 la loi de finances complémentaire stipule clairement que «les banques ne sont autorisées à accorder des crédits aux particuliers que dans le cadre des crédits immobiliers». En plus de surprendre, cette décision doit assurément décevoir des milliers d'Algériens aux bourses moyennes qui envisageaient d'acquérir un véhicule ou des équipements électroménagers et qui se demandent pourquoi le gouvernement a pris une telle décision en ce moment précis. En effet, vu l'érosion du pouvoir d'achat, les crédits à la consommation constituaient pour beaucoup d'entre eux la seule solution pour acquérir ces biens mobiliers qu'ils ne peuvent pas se permettre avec leurs modestes salaires. Ainsi, cette nouvelle mesure a mis fin aux rêves et aux espoirs de cette frange de la société qui doit désormais s'orienter vers le marché de l'occasion pour acquérir un véhicule. En première réaction, les concessionnaires automobiles qui se disent «lésés» et assurent ne pas comprendre les causes de cette décision qui apportera un autre coup au marché de l'automobile déjà fragilisé. Les concessionnaires de l'automobile ont déjà enregistré une importante régression de leurs ventes à cause de la taxe sur les véhicules neufs instaurée depuis une année, avec cette nouvelle décision leurs chiffres d'affaires vont certainement chuter. Il faut signaler que 30% des ventes de véhicules neufs en Algérie s'effectuent par des crédits bancaires ce qui explique les inquiétudes des concessionnaires. Parmi les autres conséquences attendues de cette nouvelle décision, la flambée des prix des véhicules d'occasion dans les prochains jours. La loi de finances complémentaire qui intervient six mois après la loi de finances initiale, encourage, par ailleurs, l'acquisition de logement dans le cadre des efforts du gouvernement visant à promouvoir le secteur de l'habitat. Dans ce contexte, elle prévoit plusieurs mesures qui faciliteraient l'acquisition d'un logement, notamment, par l'octroi de crédits bancaires aux fonctionnaires qui veulent acheter ou construire un logement. Le gouvernement a affiché plusieurs fois sa volonté de maîtriser l'endettement des ménages et de réduire ainsi la facture des importations qui a atteint 35,5 milliards en 2008. La Banque d'Algérie avait, de son côté, publié un rapport indiquant que les crédits à la consommation profitent aux sociétés étrangères qui exportent leurs produits vers l'Algérie et ne profitent pas à l'économie nationale.