Si pour le gouvernement la suppression des crédits à la consommation a pour objectif de pousser les banques à s'orienter vers le crédit immobilier pour qu'elles pèsent de tout leur poids sur le marché du logement, la nouvelle est plutôt tombée tel un couperet pour la majorité des Algériens. L'article 75 de cette décision stipule que «les banques ne sont autorisées à accorder des crédits aux particuliers que dans le cadre des crédits immobiliers». Ayant fait l'objet d'une sévère controverse, l'article en question a été, à plusieurs reprises, expliqué par les pouvoirs publics. Pour ces derniers, la loi de finances complémentaire 2009 (LFC 2009), en général, adoptée en juillet dernier, et l'article 75 en particulier, visent, en premier lieu, la sauvegarde de l'intérêt supérieur du pays. Le motif mis en valeur est que le crédit à la consommation accordé par les banques ne fait qu'«encourager les importations». Plus explicites, les responsables des différentes institutions, notamment le ministère des Finances, ont souligné que les crédits accordés pour l'achat des produits à la consommation font bénéficier les entreprises étrangères, comme «ils contribuent également à l'absorption du taux de chômage dans les pays exportateurs». Sur un autre plan, le crédit à la consommation aboutit à l'endettement au niveau des ménages. Et pour boucler la boucle, le gouvernement espère, par cette mesure, donner un coup de pouce à l'économie et la production nationale. Contrairement à ces avis, plusieurs économistes et experts en la matière estiment que le crédit est la seule manière de rééquilibrer la balance commerciale. Certains, indiquent également que, dans une économie contrôlée par les règles du marché, c'est aux banques et aux banques uniquement de décider du type de crédits à accorder et du profil de clients qui vont en bénéficier. «La suppression des crédits à la consommation encourage le crédit informel dont les taux seront plus élevés», soutiennent d'autres experts. S. B.