L'Algérie se caractérise par son marché très liquide, mais aussi par l'emploi insuffisant qui est fait de ces ressources. Ainsi, les banques publiques algériennes disposent de 3000 milliards de dinars pour lesquels on ne trouve pas d'emploi. Dans ce sens, le magazine Les Afriques a estimé dans sa dernière livraison que Sonatrach a lancé un ambitieux programme d'investissement dans le domaine de la pétrochémie, d'un coût de 30 milliards de dollars, mais la crise l'a contrainte de le redimensionner, voire de l'étaler dans le temps. Aussi, en l'absence de politique de crédit dynamique, ces fonds ne peuvent être engagés et grèvent la rentabilité des banques en restant des dépôts. Or, les banques, tenues par des règles prudentielles, se plaignent de l'absence de projets bancables. La Banque centrale se charge en partie de la résorption de la liquidité bancaire. Ainsi, on estime que la Banque extérieure d'Algérie et la Cnep-Banque détiennent, à elles seules, plus de 2000 milliards de surplus. Les banques étrangères privées installées en Algérie pourraient être preneuses. Légalement, il n'y a plus d'obstacles. La circulaire Ouyahia d'août 2004, obligeant les entreprises publiques, établissements et offices publics de recourir exclusivement aux banques publiques, a été abrogée le 1er octobre 2007. Sonatrach, comme les autres entreprises publiques, pourrait normalement placer une partie de ses fonds dans ces banques, mais explique un connaisseur du secteur financier, "cela ne fait pas partie de la culture" du gouvernement. Le récent cadrage des investissements étrangers ne s'est pas contenté de limiter l'actionnariat étranger à 49%, il a fait obligation à ce que ces investissements mobilisent les financements nécessaires uniquement sur le marché local. Dans un entretien à l'agence APS le 13 août 2009, le ministre des Finances, Karim Djoudi, y voit un atout pour attirer les investisseurs dans un contexte international de forte rétention de liquidités et de difficultés de financements. Les investissements étrangers, en partenariat avec des investissements algériens, ont l'assurance de pouvoir bénéficier, en dehors de l'apport en capital fait en devises, d'un financement en dinars algériens dans un marché liquide avec des conditions de taux d'intérêts particulièrement stables. Cette mesure est bénéfique pour l'économie algérienne en limitant la croissance de l'endettement privé externe qui est un des éléments de vulnérabilité dans un contexte de crise financière internationale. Ces incitations, si elles intéressaient les investisseurs étrangers, soulageraient en partie les banques publiques du " fardeau ". Le problème est que les investisseurs en question restent quelque peu dubitatifs. Les IDE ont été, selon les derniers chiffres du gouverneur de la Banque d'Algérie, de 2,33 milliards de dollars en 2008. Au premier semestre 2009, ils ne sont que de 700 millions de dollars. L'offre de financement local inversera-t-elle la tendance au tassement…..? Au niveau local, des entrepreneurs veulent une augmentation des crédits et, surtout, un assouplissement des conditions d'accès aux financements. Plusieurs établissements de leasing devraient être mis en place début 2010. Cinq banques publiques (BNA, BDL, CPA, Badr-Bank et Cnep Banque) devraient créer des filiales dédiées au leasing. Pas de quoi résoudre le problème des surliquidités. Pour un financier algérien établi à l'étranger, poser la question en termes de pure gestion bancaire n'a guère de sens, à plus forte raison pour des banques publiques sous tutelle. Synthèse Nassim T.