Plus de la moitié des artisans en dinanderie de Constantine ont confirmé leur adhésion au système productif local (SPL) destiné à soutenir le développement des segments particuliers des activités de l'artisanat, a indiqué le président de la Chambre de l'artisanat et des métiers (CAM). Le nombre des dinandiers affilié à ce système qui ne dépassait pas les 80 en 2008, s'est accru pour atteindre "plus de 300 dinandiers en 2009", a assuré ce responsable. Le reste des dinandiers préfère, pour diverses raisons, activer dans l'informel. "Un inconvénient qui ne joue pas en faveur du processus de revalorisation de ce métier ancestral", a souligné M. Abdelkader Hachani. La sauvegarde de cet art traditionnel figure parmi les priorités de la CAM qui "ne ménage aucun effort" pour sensibiliser les dinandiers "non encore convaincus" quant à l'urgence de se former en rangs solides sous un cadre réglementaire qui leur permet d'exposer leurs préoccupations d'une manière légale, objective et efficace, a précisé ce responsable. Des campagnes de sensibilisation et de vulgarisation sont menées régulièrement auprès de ces dinandiers installés notamment sur le site du Remblai dans l'avenue de Rahmani Achour qui continuent à faire "la sourde oreille" à ce dispositif, mis en place par les pouvoirs publics pour faciliter la mission de gestion et de préservation de l'entreprise, a en outre souligné M. Hachani. "L'adhésion des artisans à ce dispositif qui a été jusque là, confiée à leur bon gré, doit être soumise à des clauses draconiennes ne leur laissant pas un large choix pour adhérer ou non", a suggéré ce responsable en réitérant l'idée de faire rassembler tous les dinandiers sous le toit du SPL afin de donner un essor à ce métier menacé par "mille dangers", a-t-il insisté. Les maîtres artisans qui font autorité en la matière et qui bénéficient du don et de la capacité de transformer la feuille de cuivre avec un art consommé, en articles utilitaires ou décoratifs, sont appelé à s'impliquer davantage dans ce processus qui garantit la pérennité de ce métier car il s'agit d'un patrimoine national qu'il faut sauvegarder, a soutenu le même responsable. Les dinandiers qui refusent d'adhérer à cette option, expliquent le choix de cette position par le fait que le métier de la dinanderie "n'est plus rentable comme avant", préférant ainsi activer en "solo" pour "ne pas subir des taxes ou des charges supplémentaires". La cherté et la rareté de la matière première vendue à des prix "exorbitants" en raison de l'inflation des coûts au niveau mondial, constitue un obstacle devant ces dinandiers qui ont affirmé que leurs préoccupations dépassent le cadre du marché national. R.R