Après un recul de 1,3% cette année, le PIB mondial devrait rebondir à 3 ,1% en 2010, selon l'OFCE. Mais bien que les signes positifs se soient accumulés depuis le début de l'année 2009, il serait hâtif de parler de reprise, car tous les acteurs de l'économie restent fragiles, avertit le Centre de recherche en économie de Sciences Po. "Les pertes de production à l'échelle mondiale ont été considérables au quatrième trimestre 2008 et au premier trimestre 2009", rappelle l'OFCE dans ses perspectives 2009-2010 pour l'économie mondiale, actualisées et publiées lundi 26 octobre. "Pour autant, la spirale baissière s'est enrayée au deuxième trimestre, avec l'apparition d'une croissance positive dans certains pays, ou l'atténuation du recul dans d'autres. Mais compte tenu d'un acquis de croissance très négatif à la mi-2009, le PIB mondial sera en recul cette année", de 1,3%. Le Centre de recherche en économie de Sciences Po indique que parmi les pays industrialisés, l'Allemagne, l'Italie et le Japon connaîtront les récessions les plus fortes avec un recul du PIB voisin de 5%. La France et les Etats-Unis seront moins touchés avec des baisses de PIB respectives de 2,1% et 2,5 % en 2009. Seuls les pays émergents d'Asie échapperont à la récession en 2009, mais l'expansion sera limitée à moins de 5 % dans l'ensemble de la zone, témoignant d'un coup de frein au regard des performances passées. Ces meilleures perspectives s'expliquent en premier lieu par "la normalisation de la situation sur les marchés financiers", explique l'OFCE. "L'activisme des autorités a éloigné le spectre d'une crise systémique". Par ailleurs, les plans de relance gouvernementaux ont contribué à "sortir les économies de l'ornière". Quant à la prime à la casse, elle a permis au secteur le plus sinistré par la crise, l'automobile, de rebondir au moins temporairement. Ainsi, relativement au désastre de 2009, "l'année 2010 se présente sous de meilleurs auspices". L'OFCE a ainsi revu à la hausse ses prévisions pour l'économie mondiale en 2010, avec un PIB en hausse de 3,1%. La zone euro verrait son PIB progresser de 0,8% l'an prochain, de même que la France. Le rebond de la croissance serait plus fort en Allemagne (+1,1%), aux Etats-Unis (+1,9%) et au Japon (+2,2%). Après quatre trimestres consécutifs de recul, le PIB français a retrouvé le chemin de la hausse au deuxième trimestre 2009 (0,3 %), rappelle l'OFCE. Mais "cette reprise pourrait ne constituer qu'une parenthèse", avertit le Centre de recherche en économie de Sciences Po, car de nombreuses incertitudes demeurent, "annihilant tout espoir de relais par la demande". Ainsi, l''activité observée au deuxième trimestre 2009 a été portée par la consommation et la contribution des exportations. Or ces deux derniers éléments devraient s'affaiblir au cours des prochains trimestres. La consommation des ménages a été stimulée en 2009 à la fois par la baisse des prix mais aussi par les effets du plan de relance et notamment de la prime à la casse. Or "ces deux facteurs vont aller en s'amenuisant", estime l'OFCE. Par conséquent, les ventes et les exportations de l'industrie automobile seraient sans doute encore stimulées par les plans de soutien au secteur au troisième trimestre 2009 mais accuseraient ensuite le contrecoup, ce qui devrait creuser le profil des exportations en début d'année 2010. Au final, l'OFCE estime que bien que les signes positifs se soient accumulés depuis le début de l'année 2009, "il serait hâtif de parler de reprise, car tous les acteurs de l'économie restent fragiles : les bilans des banques sont marqués ; les surcapacités, la baisse du prix du capital physique et la perspective d'une dette alourdie dans un contexte de moindre croissance grèvent les projets d'investissement des entreprises ; la hausse du chômage et la baisse de la richesse pèsent sur les perspectives des ménages."