Dans un contexte marqué par la volonté de l'Etat d'aller vers une économie forte et indépendante des hydrocarbures, le président Bouteflika a souligné que les Algériennes doivent s'inscrire dans une nouvelle étape dont les enjeux se situent en dehors du terrain de l'enseignement, de la justice ou de la santé publique, qu'elles participent à construire une économie moderne qui est celle de l'entreprise performante. Selon le chef de l'Etat, il ne s'agit plus de mesurer la participation des femmes en nombre d'enseignantes ou de médecins, mais en nombre d'entrepreneuses produisant du surplus, de la richesse. Sur ce plan, il a ordonné aux institutions d'encourager les initiatives des femmes, en particulier les institutions qui ont en charge le micro-crédit et la micro-entreprise. Il a souligné qu'il y a 5 000 bénéficiaires des aides de l'Agence nationale de gestion du micro-crédit ainsi que 11 000 chômeuses qui ont réussi à créer leurs micro-entreprises grâce à l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes. Pour le président Bouteflika, les enjeux de la nouvelle étape sont ceux de la modernisation du monde rural. D'ailleurs, un programme global de développement, comprenant un plan de lutte contre l'analphabétisme qui touche encore environ un tiers des femmes de la campagne, a été mis en place et sera mis en œuvre à travers des projets de proximité de développement rural. A la fin 2006, 2 146 projets de proximité de développement rural intégrés étaient en cours de réalisation et concernaient 518 000 femmes. Dans une ambiance 100% féminine, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de la femme, le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika a dressé un bilan des mutations qui ont affecté le statut et le rôle de la femme en Algérie, notamment, dans les domaines de la santé, l'instruction, le travail, la politique, les médias et la culture, ajoutant que les résultats de ces mutations sont éloquents. Il a évoqué l'amélioration de la santé de la femme, grâce à l'intérêt accordée à la santé maternelle et infantile et à la généralisation de la contraception. Notant que la mortalité maternelle a baissé de 3,2 points en pourcentage par an pour mille naissances vivantes de 1999 à 2005 et l'espérance de vie s'est accrue de près de 8 ans entre 1995 et 2005. En ce qui concerne la présence des femmes dans le domaine du travail, il a souligné que 1 200 000 femmes occupent des emplois, principalement dans les secteurs de l'éducation, de la santé et des différents corps de l'Etat. Dans la magistrature, les femmes constituent plus d'un tiers des effectifs. Quant à la sûreté nationale, celle-ci a recruté plusieurs milliers de femmes tandis que les premières femmes walis, ambassadrices, et même candidate à la présidence de la République, faisaient leur apparition. A ce titre, il a rappelé que le législateur a initié, il y a deux ans avec audace et mesure d'importantes réformes dans les codes de la famille et de la nationalité. Cela n'empêche pas que les femmes restent minoritaires dans le monde du travail puisqu'elles ne représentent que 15 % environ de la population active. Mais leur nombre ne cesse de croître à un rythme supérieur à celui des hommes. Selon le chef de l'Etat, la population active féminine s'est accrue de 7,4 % au cours de la période 2001-2005, passant de 884 000 à 1,2 million .Un accroissement supérieur à celui des hommes qui est de 6,5 %. A l'horizon 2020, il est attendu que la population active augmente de 3 % avec un taux de 2,5 % pour les hommes et de 4,95 % pour les femmes. Enfin, il a évoqué la scolarisation des filles, notant, qu' en 2005, au niveau de l'enseignement primaire (6-15 ans), un léger décalage subsistait en faveur des garçons avec un taux de scolarisation de 98,4 % contre 93,6 % pour les filles mais dès le cycle secondaire (16-19 ans), les filles prennent un avantage qui se prolonge dans l'enseignement supérieur. En 2000, on a constaté que plus de 60 % des diplômés de l'enseignement supérieur sont des femmes.