Dans un contexte international marqué par la baisse des prix du pétrole et l'enjeu que cela constitue pour l'Algérie, qui est un pays en voie de développement et dont les ressources sont basées sur les exportations des hydrocarbures, le président Bouteflika a relevé que la crise financière et économique mondiale a d'abord valeur d'avertissement, en expliquant, qu'elle est venue rappeler à chacun que la situation des finances publiques et, partant, de l'économie ainsi que du bien-être des citoyens, demeure encore dépendante des seules exportations des hydrocarbures. Dans une intervention à l'issue du débat du Conseil des ministres, tenu ce dimanche autour de la communication du ministre des Finances sur la crise financière mondiale et son incidence sur notre pays, le président de la République s'est dit espérer que cette réalité difficile donnera encore plus de force à ses appels répétés à se libérer de l'illusion de l'aisance financière, "laquelle a toujours été très aléatoire à mes yeux", et à se mettre davantage au travail pour bâtir une économie diversifiée à même de garantir sur le moyen et le long termes, la pérennité du développement du pays et du bien-être des citoyens. A cette occasion, le chef de l'Etat a relevé avec satisfaction que tout cela confirme les choix qu'il a considérés nécessaires pour accompagner la transition du pays vers une économie de marché diversifiée et productive. Selon lui, cela devrait consolider le consensus national quant à la nécessité pour l'Etat d'assumer un rôle toujours important, pour accompagner le développement de la croissance, garantir la justice sociale, garder le contrôle sur les secteurs stratégiques de l'économie, et "pour barrer la voie à toute volonté spéculative au détriment de nos intérêts nationaux", a-t-il affirmé. En outre, il a assuré que la mise en œuvre du programme quinquennal de développement en cours sera poursuivie avec la même intensité, affirmant que le pays en possède les moyens. Selon le chef de l'Etat, quelle que soit la durée de la crise économique mondiale, celle-ci sera par nature, conjoncturelle, alors que les problèmes de développement de l'Algérie sont, quant à eux, des enjeux structurels qui doivent être pris en charge sans trêve, qu'il s'agisse de la réponse aux attentes sociales des citoyens, de la construction des infrastructures de base, de la relance de la production ou de l'appui à la croissance en général. A ce titre, il a rassuré une nouvelle fois que l'Algérie possède les moyens d'une telle politique. Il s'agit, selon lui, de rationaliser davantage encore les efforts, en veillant notamment à finaliser les études préparatoires des projets avant leur lancement pour éviter les révisions récurrentes des coûts. Il s'agit également d'accorder plus d'attention aux incitations requises pour le développement de l'économie productive de biens et de services dans le but de diversifier l'économie et de créer des emplois en nombre toujours plus importants. "Combattre tout gaspillage et rationaliser les dépenses de fonctionnement" Dans sa communication, le ministre des Finances a souligné que les principales économies du monde ont mobilisé des dispositifs substantiels pour redresser la situation, stabiliser le marché financier et freiner la récession économique. Cependant, des incertitudes pèsent encore sur les perspectives économiques dans le monde. Il rappellera que cette crise a vu le jour avec le retournement du marché de l'immobilier, du fait de l'insolvabilité de la clientèle dans certains pays occidentaux, en expliquant qu'elle s'est transformée en récession des principales économies mondiales. Le grand argentier du pays a souligné que la croissance économique sera sans doute réduite sinon négative, l'année prochaine, dans plusieurs pays. La communication sur la crise financière de Djoudi affirme que les données de cette crise valident plus que jamais les directives présidentielles, notamment, combattre tout gaspillage des ressources, rationaliser les dépenses de fonctionnement, et promouvoir de manière plus soutenue une économie diversifiée. Dans ce contexte, il a été rappelé les différentes mesures prises par le gouvernement ces dernières années, dont , une gestion rationnelle et prudente des finances publiques, conformément aux directives et orientations du président de la République, notamment par le paiement anticipé de la dette extérieure, un placement des réserves de change ayant fait prévaloir le critère de sécurité sur celui du profit, ainsi que la création d'un fonds de régulation des recettes de la fiscalité pétrolière. Tout cela, selon ladite communication, permet aujourd'hui au pays d'envisager la poursuite de l'engagement de l'Etat dans le financement du développement.