"Une approche équilibrée de l'immigration dans la région méditerranéenne" que se devait de proposer l'Europe qui ne peut plus continuer à se comporter comme une forteresse ? Cela a été une réponse considérée comme en mesure de freiner l'arrivée des "harragas" africains en Europe par les territoires français, espagnols et maltais. Les graves incidents qui ont fait des morts dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melila ont justifié des accords ou des négociations entre le Maroc et l'Espagne, comme les nombreux naufrages en méditerranée ont amené l'Italie à se retourner vers la Libye. Une "approche globale et intégrée" ? A l'origine de la conception des politiques de freinages de l'immigration incontrôlée, il y avait la crainte européenne de déferlements d'immigrés, plus particulièrement africains, suite aux conflits sur ce continent et à la misère qui progresse rapidement. Le fait pour les Africains, candidats à l'immigration clandestine, de braver une mort particulièrement probable dans des traversées dangereuses sur parfois des embarcations de fortune, montre assez que les candidats à la traversée seront toujours nombreux et déterminés. Des parades strictement sécuritaires ou accompagnement de celles-ci par des politiques d'aide au développement des pays d'origine des candidats à la "harga" ? Faudrait-il pour les Africains continuer à croire aux déclarations européennes d'intention et même aux déclarations du G8 ? On se rappelle qu'à ces occasions où il fallait parler de ce phénomène et d'envisager la mise en place de politiques destinées à ralentir le flux des immigrés clandestins ou même à bloquer celui-ci, l'Europe parlait ou proposait même un "plan Marshall" pour l'Afrique. Tout était urgent pour contrecarrer ce phénomène et les priorités européennes étaient accordées à l'aspect sécuritaire. Mais, ce plan Marshall qui servait à adoucir les impacts de la mise en œuvre de politiques sécuritaires n'a jamais été "vu" ou même aperçu en Afrique. Même la promesse de réduire la pauvreté en Afrique de moitié à l'horizon 2015, comme cela avait été promis à Doha, n'a pas été tenue. Plus grave pour l'avenir de l'Afrique est l'entrée dans l'économie de marché dans un contexte où il est tenté de faire croire que les échanges commerciaux favorisent le développement. Cela est vrai dans les pays européens, mais pas dans les pays africains. N.B