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M. Louh évoque l'importance de l'intensification des investissements pour lutter contre le chômage Lors d'une rencontre sur l'emploi dans les pays arabes et son impact sur les économies locales
Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, président en exercice du Conseil d'administration de l'Organisation arabe du travail (OAT), avait présidé, avant-hier, au Caire, la 72e session du conseil d'administration de l'OAT. Les participants à cette rencontre intitulée " Pacte arabe du travail... réalités et perspectives ", dont des ministres, des représentants du patronat arabe, des chercheurs et des universitaires ont pris connaissance des propositions et approches de mise en œuvre du pacte arabe du travail (2010-2020). L'ordre du jour a porté sur le plan et le budget de l'Organisation pour les deux années à venir ainsi que le bilan de ses activités durant les deux sessions du Conseil. Rappelant que le dernier sommet économique arabe, tenu en janvier 2009 au Koweït, avait adopté une décision portant la mise en œuvre du programme complémentaire de soutien à l'emploi et de lutte contre le chômage dans les pays arabes présenté par l'OAT en proclamant la période (2010-2020), décennie arabe de l'emploi. Cette décennie verra la baisse de 50% du taux de chômage dans tous les pays arabes et, partant, la hausse de 10% du taux de croissance en faveur de l'augmentation de la productivité conformément aux normes internationales en vigueur. Le programme œuvrera également à améliorer le niveau d'enseignement et comporte nombre d'orientations soulignant l'importance du développement socioéconomique et de l'orientation des fonds arabes d'investissement. Dans ce contexte, M. Louh a passé en revue les incidences de la crise financière mondiale sur les pays arabes mettant en avant l'importance du pacte arabe de l'emploi dont la mise en œuvre incombe à l'OAT. Le ministre a précisé qu' "une gestion judicieuse et bien orientée est celle qui se base sur le traitement des situations actuelles avec des données prospectives". Dans ce sillage, M. Louh a présenté un aperçu sur la réalité de l'emploi et sa corrélation avec la croissance démographique dans le monde arabe estimée, en 2008, à 338,4 millions de personnes dont 20% de jeunes avec une légère différence pour chaque pays (30% pour l'Algérie). Concernant les forces actives dans les pays arabes, selon les estimations de 2008, 204 millions de personnes sont actives alors que 125 millions de personnes travaillent. Ainsi, selon le ministre qui préconise la création de quelque 4 millions d'emplois par an en vue d'éviter que le chômage ne prenne des proportions alarmantes, "le taux de chômage dans les pays arabes est de 14%, soit 17 millions de chômeurs dont la plupart sont des jeunes". Il a rappelé, à cet effet, les estimations de la Banque mondiale et de l'OAT qui soulignent l'impératif de garantir entre 80 et 100 millions de postes d'emploi d'ici à 2025, à raison de 6 millions d'emplois par an. A ce titre, M. Louh a relevé l'incompatibilité entre l'enseignement dispensé et les besoins du marché de l'emploi dans les pays arabes, contrairement à d'autres pays, ajoutant que le taux d'étudiants inscrits dans des spécialités scientifiques ou technologiques dans l'ensemble des pays arabes est de 28% contre 50% dans les pays asiatiques et 40% en Algérie. Le ministre a également évoqué l'importance de l'intensification des investissements pour la lutte contre le chômage, du soutien de l'investissement pour la création d'emplois et de la diversification de l'économie, rappelant les grands projets économiques lancés en Algérie pour la diversification de l'économie nationale dans le cadre du programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Dans ce sens, M. Louh a rappelé que l'Algérie a consacré une enveloppe de 160 milliards de dollars au précédent quinquennat (2004-2009) pour consolider les infrastructures, moderniser les ports et accorder un intérêt au logement et aux affaires sociales, et une enveloppe de 150 milliards de dollars au prochain quinquennat (2010-2014) pour parachever les projets d'infrastructures et assurer, ainsi, la solidité de l'économie algérienne. D'autre part, le ministre a indiqué qu' "en Algérie, plus de 80 % des citoyens sont couverts par la sécurité sociale ", aussi, "les remboursements des médicaments ont atteint 77,3 milliards de DA en 2008". Les débats ont porté sur les mécanismes et moyens de coopération entre les secteurs qui sont à l'origine du chômage et la conjugaison des efforts des responsables de l'économie, de la planification, du travail et des affaires sociales en vue de trouver une solution au chômage qui touche 17 millions de personnes dans le monde arabe. Par ailleurs, les intervenants ont mis en exergue le rôle des fonds et des établissements arabes de financement dans le soutien des programmes et des activités relatifs aux institutions en charge de l'action arabe commune et la coordination entre les pays récepteurs de la main-d'œuvre et les pays pourvoyeurs. Il s'agit également de la coordination entre les ministères arabes concernés par le secteur du développement socioéconomique en vue de faciliter ce mouvement conformément aux conventions arabes sur le travail. Ils ont souligné, à ce propos, que les médias et les intellectuels doivent centrer leur intérêt sur les questions relatives au développement, en général, et celles portant sur l'emploi et le chômage, en particulier. Le Conseil a, en outre, adopté l'amendement de la charte de l'OAT que l'Algérie avait proposé lors de la dernière conférence internationale. Cette proposition a été approuvée par le groupe arabe et les pays des non-alignés. Dans une déclaration, le ministre a souligné l'importance pour l'OAT de préserver ses spécificités, car étant composée des trois parties de la production (les représentants des travailleurs, les patronats et le gouvernement). M. Louh a indiqué, dans ce sens, que l'OAT se distingue des autres organisations de la Ligue arabe de par ses spécificités et principes, estimant qu'elle constitue un "acquis" pour le monde arabe. Finalement, "l'organisation constitue un espace d'expression pour les trois parties de la production et une force de proposition à même de réaliser le développement économique dans les pays arabes", a-t-il ajouté.