Selon le ministre, moins de la moitié des étudiants algériens sont inscrits dans des spécialités scientifiques ou technologiques. «Pacte arabe du travail, réalités et perspectives», c'est autour de ce thème que s'est tenue dimanche une table ronde organisée au Caire par l'Organisation arabe du travail (OAT). Cette rencontre, à laquelle a participé le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale et président en exercice du Conseil d'administration de l'OAT, M.Tayeb Louh, a traité de l'emploi dans les pays arabes et son impact sur les économies nationales. Des propositions et approches de mise en oeuvre du Pacte arabe du travail (2010-2020) ont été présentées. Le dernier sommet économique arabe tenu en janvier 2009 à Koweït avait, rappelle-t-on, adopté le programme complémentaire de soutien à l'emploi et de lutte contre le chômage dans les pays arabes, présenté par l'OAT. Ce dernier avait proclamé la période 2010-2020, décennie arabe de l'emploi. Cette période devra être témoin d'une baisse de 50% du taux de chômage dans le monde arabe et d'une hausse de 10% du taux de croissance de la productivité, avaient souligné les participants au sommet. Ces objectifs devant être atteints à travers l'amélioration du niveau d'enseignement et l'application des orientations ayant trait au développement socioéconomique et des fonds arabes d'investissement. Dans son intervention, Louh a souligné la corrélation de l'emploi avec la croissance démographique dans le monde arabe estimée en 2008 à 338,4 millions de personnes dont 20% de jeunes et plus pour l'Algérie qui en compte 30%. Les autres données énoncées font savoir que 204 millions de personnes sont actives dans ces pays alors que 125 millions de personnes travaillent, selon les estimation de 2008. Le taux de chômage y est de 14%, soit 17 millions de chômeurs dont la plupart sont des jeunes, a précisé le ministre qui préconise la création de quelque 4 millions d'emplois par an. La Banque mondiale et l'OAT soulignent l'impératif de garantir entre 80 et 100 millions de postes d'emploi d'ici à 2025, à raison de 6 millions/an. Louh a aussi relevé l'incompatibilité entre l'enseignement dispensé et les besoins du marché de l'emploi dans les pays arabes. «28% seulement des étudiants sont inscrits dans des spécialités scientifiques ou technologiques contre 50% dans les pays asiatiques et 40% en Algérie.» Un rapport sur les résultats de la 98e session de la Conférence internationale sur le travail, qui s'est tenue en juin dernier à Genève (Suisse), ainsi que les activités du groupe arabe lors de cette rencontre ont été présentés. Le Conseil a, en outre, adopté l'amendement de la charte de l'OAT que l'Algérie avait proposé lors de cette conférence. Cette proposition a été approuvée par le groupe arabe et les pays non alignés. Louh a par ailleurs, présenté les dispositifs pris pour la tenue de la 1ère Conférence arabe sur l'emploi de jeunes prévue à Alger du 15 au 17 novembre en cours. M.Louh avait présidé dimanche au Caire la 72e session du Conseil d'administration de l'OAT. L'ordre du jour a porté sur le plan et le budget de l'organisation pour les deux années à venir ainsi que le bilan des ses activités durant les deux sessions du Conseil.