L'Organisation mondiale de la santé (OMS) préconise de renforcer les contrôles sur les fermiers en contact avec des animaux atteints de grippe, étant donné le potentiel d'apparition de nouveaux virus, selon une note diffusée vendredi sur son site internet. "Les études récentes suggèrent que les virus de grippe de type A chez les animaux et les hommes se comportent de plus en plus comme un groupe de gènes qui circulent parmi de multiples hôtes et qu'il y a un potentiel que des animaux autres que les porcs génèrent de nouveaux virus", explique l'organisation. "Cette situation renforce le besoin de surveillance et de collaboration rapprochées entre les autorités sanitaires publiques et les vétérinaires", ajoute-t-elle. L'organisation recommande notamment que lorsque des cas de grippe sont détectés dans une ferme animalière, un suivi particulier des personnes y travaillant soit mis en place de façon à déceler au plus tôt les signes de maladies respiratoires. Dans ce cas, l'OMS préconise de faire des tests pour vérifier s'il s'agit d'une infection au H1N1. Elle souligne toutefois qu'à l'heure actuelle, les transmissions de l'homme aux animaux du virus pandémique H1N1 restent isolées. Il est vrai que l'interface Homme-Animal semble fonctionner dans les deux sens : Transmission de l'Animal vers l'Homme mais aussi transmission de l'Homme vers l'Animal, selon des cas documentés au Canada, en particulier. En France l'Afssa vient donc de mettre au point un nouveau test diagnostic, chez l'animal, en collaboration avec l'Institut Pasteur. Dans le monde, l'OMS, la FAO et l'OI (Organisation mondiale de la santé animale) réfléchissent à la création s'un réseau d'épidémio-surveillance spécifique au virus H1N1 chez l'animal. En juin dernier, la revue Nature avait publié une recommendation sur le besoin urgent d'un organisme international indépendant pour la recherche sur les maladies humaines qui proviennent des animaux. Un précédent article de Nature, publié sur son site, avait déjà lancé la polémique : l'insuffisance de surveillance des animaux de ferme pourrait notamment expliquer l'émergence puis l'extension de la grippe A/H1N1. En effet, les cas secondaires (autochtones) de grippe A/H1N1, en début d'épidémie, chez des sujets n'ayant ni visité le Mexique ou les Etats-Unis, ni côtoyé des personnes revenant de ces pays, pourraient être dus à la présence universelle du vecteur, le porc. Des cas de transmission de l'Homme à l'Animal : "Dans l'autre sens", l'Afssa rappelle que les cas d'infection des élevages de porcs par le virus A (H1N1) 2009 comme rapportés dans différents pays, sont dus à une transmission du virus par l'Homme infecté par ce virus. Des cas de transmission du virus A/H1N1 par un homme à des porcs au Canada ont été documentés et confirmés par Joseph Domenech, vétérinaire en chef de la Food and Agriculture Organization (FAO). Mais l'AFSSA reconnaît aussi que des porcs infectés par le virus peuvent contaminer l'Homme via un mode de transmission virale semblable à celui utilisé par les autres virus Influenza des mammifères. En revanche, les volailles seraient très peu réceptives au nouveau virus. D.T.