La grippe aviaire évolue de façon complexe et continue de se propager rapidement dans certains pays d'Asie. La Chine vient de déclarer la première épizootie de grippe aviaire de l'année dans le nord-ouest du pays, où des milliers de volailles ont été abattues, a indiqué le ministère chinois de la Santé. L'alerte a été donnée après la mort d'un demi-millier de volailles dans la région du Xinjiang, proche de l'Asie centrale, a précisé la même source dans un communiqué publié mardi soir sur son site internet. Les autorités ont eu confirmation mardi qu'elles avaient été contaminées par le virus hautement pathogène H5N1. Des mesures d'urgence ont été prises au Xinjiang, avec notamment l'abattage de plus de 13.000 volailles, selon le ministère, qui a affirmé que la situation était sous contrôle. Depuis le début de l'année, la Chine a fait état de huit cas humains de grippe aviaire, dont cinq ont été mortels. Cependant, les autorités chinoises ont indiqué ne pas avoir détecté d'épizootie dans les régions où se sont produits ces cas. La Chine n'avait enregistré aucun mort de la grippe aviaire depuis fin février 2008. Les cinq derniers décès provoqués par le virus H5N1 portent à 25 le nombre de cas mortels de grippe aviaire en Chine depuis 2003, selon un décompte de l'OMS. Un des principaux experts chinois des maladies respiratoires a averti, il y a quelques semaines déjà, les populations et les autorités publiques d'avoir conscience que les volailles peuvent être contaminées par le virus de la grippe aviaire sans manifester pour autant les symptômes de la maladie. "Une attention particulière doit être prêtée à de tels animaux, y compris à ceux qui ont été vaccinés", avait déclaré Zhong Nanshan. "Les vaccins actuels ne peuvent que réduire le nombre des virus, mais ne peuvent pas les désactiver totalement", a-t-il ajouté. Zhong Nanshan, membre de l'Académie d'ingénierie de Chine, est un des scientifiques qui ont aidé à contrôler la diffusion du syndrome respiratoire aigu sévère, SRAS, en Chine en 2003. Son avertissement fait suite à l'apparition de huit cas humains d'infection par la souche H5N1 de la grippe aviaire depuis le début de l'année. Zhong Nanshan a déclaré qu'il avait remarqué que plus de la moitié de ceux qui avaient été contaminés n'avaient pas eu de contact direct avec les oiseaux et qu'ils n'habitaient pas dans des zones où des volailles contaminées montrant les symptômes de la maladie avaient été répertoriées. Dans ces conditions, ce spécialiste recommande à la population de limiter les contacts avec toutes les volailles et oiseaux domestiques. Une étude de ce spécialiste sur un traitement bon marché des maladies respiratoires chroniques a été distinguée par les lecteurs comme l'article de l'année de 2008 dans la revue médicale britannique The Lancet. Cependant, la grippe aviaire est réapparue également dans d'autres pays. Au Vietnam et en Egypte notamment des cas de contaminations, humaine ont été recensés.Sur les 53 cas confirmés jusqu'ici en Egypte, l'OMS dénombre 23 morts, et sur les 37 cas confirmés jusqu'à présent en Chine, l'OMS dénombre 25 morts. Pour le moment aucun vaccin n'est disponible contre la grippe aviaire. Mais des chercheurs japonais ont affirmé récemment avoir trouvé un vaccin qui pourrait fonctionner contre d'éventuelles mutations du virus de la grippe aviaire et ainsi éviter une pandémie catastrophique. L'équipe a testé son vaccin sur une souris sur laquelle avaient été implantés des gènes humains, et l'expérience a confirmé que le traitement fonctionnait même en cas de mutation du virus, a annoncé Tetsuya Uchida, chercheur à l'Institut national des maladies infectieuses. Selon ces scientifiques, cette découverte pourrait permettre d'éviter une pandémie si le virus H5N1 de la grippe aviaire mutait pour se transmettre d'homme à homme, une hypothèse qui fait craindre des millions de morts à l'Organisation mondiale de la santé. Dalila B.