Nos entreprises auront-elles vraiment le temps d'apprendre à resserrer leurs coûts, à rogner sur leurs marges pour survivre, à investir dans la recherche et développement pour améliorer la qualité et les performances des produits, de faire comme les autres entreprises orientées vers le seul profit et qui investissent là où il y a des parts de marché à prendre et où la main d'œuvre ne coûte pratiquement rien ? Depuis que l'économie nationale a quitté les rives de l'économie administrée dans un contexte durable d'une transition qui n'en finit guère, et depuis surtout que les manifestations d'intérêt des investisseurs étrangers ne se transforment pas en des actes d'achat ou de prise de participation, et que les entreprises publiques ont été retirées de la privatisation, la question se pose réellement de savoir quoi faire de celles-ci quand pour privatiser on a évoqué le fait qu'elles sont devenues des gouffres financiers. On vient encore de décider de les renflouer. Serait-il concevable que le renflouement soit périodique et éternel et qu'on ne puisse pas en sortir de ce processus? Pourquoi le renflouement devrait-il être permanent, ou plutôt comment les conditions d'un déficit permanent sont elles tout le temps réunies, alors qu'il s'agit de rendre les entreprises rentables avec la possibilité de leur expansion ? Mais, comment les rendre rentables financièrement quand elles ne sont pas prêtes à entrer dans un milieu où la concurrence est effrénée, alors qu'on parle souvent de coopération ? Il y a bien des discours adoucissant produits par les firmes internationales mais pas de pitié à l'égard de nos entreprises. Qui a dit qu'il s'agit d'une concurrence saine et que la mise à niveau de nos entreprises suffira à faire de ces dernières des entreprises capables de gagner des marchés à l'extérieur du pays ? Il conviendrait plutôt que nos efforts soient axés sur la préservation de notre marché interne pour garantir la survie à nos entreprises ; mais, cela ne serait possible que si le patriotisme économique est une donnée réelle. Les pouvoirs publics peuvent-ils prendre des mesures de protection de nos entreprises ? Les populations peuvent-elles décider de consommer algérien ? N.B