L'inquiétude ne devrait pas venir de l'environnement national interne, mais plutôt de l'environnement international. Un environnement dit de concurrence, et pas réellement de coopération. Qui a dit qu'il s'agit d'une concurrence saine et que la mise à niveau de nos entreprises suffira à faire de ces dernières des entreprises capables de gagner des marchés à l'extérieur du pays. Il conviendrait plutôt que nos efforts soient axés sur la préservation notre marché interne pour garantir la survie à nos entreprises, c'est-à-dire garantir les emplois et un certain pouvoir d'achat aux ménages sous peine d'une agitation sociale permanente. Nos entreprises publiques ont raison d'exiger que notre marché intérieur soit protégé. Il ne s'agit pas de nous retirer du marché. L'économie algérienne a quitté les rives de l'économie administrée sans encore atteindre l'autre rive, celle de l'économie libérale, l'économie ouverte, le marché ouvert, la suppression des frontières pour la circulation des marchandises qui proviennent de l'étranger, mais assez difficile pour nos produits qui voudront se placer dans des marchés extérieurs. On ne peut pas faire en quelques années ce que les pays à économie développée ont fait en quelques siècles. La nouvelle stratégie industrielle vient à point nommé, au bon moment, pour tenter au moins de rattraper les retards dans le développement industriel, notamment dans les filières qui servent à transformer le pétrole, les industries pétrochimiques par exemple, qui auront à se développer sur la base d'intrants nationaux disponibles chez nous. Il est temps qu'à travers les pôles d'excellence qui seront réalisés autour de la collaboration ou plutôt du partenariat entre les universités, les entreprises auront à innover en investissant dans la recherche et le développement. Les entreprises apprendront ainsi à resserrer leurs coûts, à rogner sur leurs marges pour survivre. Elles auront ainsi le temps de savoir se diversifier, de diversifier l'origine de leur production, de faire éventuellement comme les autres entreprises orientées vers le seul profit et qui investissent là où il y a des parts de marché à prendre et où la main-d'œuvre ne coûte pratiquement rien. L'Augmentation des capacités à être compétitive grâce à la nouvelle stratégie industrielle qui leur donnera le temps de l'apprentissage, leur permettra ensuite d'ouvrir leur capital pour l'acquisition de capacités supplémentaires à gagner des marchés intérieurs et extérieurs.