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La problématique de la bonne gouvernance et de l'Etat de droit
Lutte contre la bureaucratie et la corruption
Publié dans Le Maghreb le 11 - 11 - 2009


Docteur Abderrahmane MEBTOUL Professeur d'Université, Expert comptable, Expert International Ex-Directeur des Etudes Economiques et Premier Conseiller à la Cour des Comptes la suite... II- L'ORIGINE DE LACCUMUALTION DES RICHESSSES EN ALGERIE C'est par rapport aux référents anthropologiques que s'est constituée la assabia ethnico-financière. L'accumulation des richesses a suivi le processus de positionnement des cadres dans les secteurs névralgiques ou même secondaires de l'économie et surtout son domaine public. C'est presque à partir de l'accumulation des richesses dans ce secteur et leur redistribution que s'est construite la structure de classes en Algérie, structuration lente non achevée d'où l'importance de certaines fonctions électives ou nominations à des postes clefs où les candidat y voient un moyen de s'enrichir et enrichir leurs soutiens. En effet, ce genre de situation est à prendre en considération et sa gestion consiste à entreprendre une sorte de carte généalogique de chaque espace et le gérer au cas par cas et non pas en se contentant de positions souvent incertaines ou qui ne le sont plus. Car les entreprises publiques sont fortement dominantes et imbriquées dans le système administratif lieu de relation de clientèles. Leur gestion est défectueuse, croulant sous le poids des dettes, et sont à l'origine de l'essentiel du déficit budgétaire et du niveau élevé de la dette publique. Quant à certaines entreprises privées elles ne sont pas autonomes mais trouvent leur prospérité ou leur déclin dans la part des avantages financiers, fiscaux, leurs parts de marché auprès des entreprises publiques et des administrations. Cette organisation spécifique où l'autonomisation de la décision économique est faible engendre peu d'innovation, d'esprit d'entreprise. Aussi certaines entreprises publiques ou privées sous traitantes ce secteur, vivant du transfert de le rente exercent des pressions pour accroître le protectionnisme néfaste à terme et sont peu enclins à la concurrence internationale. Mais il faut reconnaître que depuis quelques temps avec la formation plus élevée, et l'ouverture sur l'extérieur, nous assistons à la naissance de nouvelles entreprises mues par de véritables entreprenants. Pourtant les multitudes pressions administratives, combinées avec l'absence de motivation ne leur permettent pas la créativité et l'imagination. C'est dans ce cadre qu'il faut revaloriser la compétence qui n'est nullement synonyme de poste dans la hiérarchie informelle, ni de positionnement dans la perception d'une rente. La compétence doit se suffire à elle-même et son efficacité et sa légitimité se vérifient surtout dans la pertinence des idées et la symbolique positive qu'elle ancre dans les corps et les acteurs sociaux. La compétence n'est pas un diplôme uniquement mais une conscience et une substance qui nourrissent les institutions et construisent les bases du savoir. III- SOCIALISATION DE LA CORRUPTION ET FAIBLESSE DE L'ETAT DE DROIT Dans toute société où domine un Etat de droit , c'est la norme du droit qui reprend sa place pour légitimer le véritable statut de la citoyenneté. La gouvernance , bonne ou mauvaise, prend sa source de l'esprit des lois et non des fantaisies chatouilleuses. Le passage de l'Etat de " soutien " à l'Etat de droit est de notre point de vue un pari politique majeur car il implique tout simplement un nouveau contrat social et un nouveau contrat politique entre la Nation et l'Etat. Dès lors, la question centrale qui se pose est la suivante : vers quelle mécanique politique se penchera la refondation politique en cours en Algérie, celle qui instaure un vrai consensus pour une concorde non seulement nationale mais communautaire ? En réalité, la question qui mérite d'être posée aujourd'hui : est-ce que les pouvoirs politiques algériens successifs ont édifié un Etat national d'abord et qu'est-ce qu'un Etat national dans le cas algérien précisément car, il faut bien le rappeler, il n'y a pas d'Etat national standard. Il n'y a que ce que les équipements anthropologiques intrinsèques peuvent modeler comme système politique inhérent à chaque situation socio-anthropologique. Et les concepts eux-mêmes ne sont en fait que l'émanation de ces états anthropologiques. Le poids de " l'anthropologique " dans l'élaboration des modèles politiques apparaît clairement dans les systèmes politiques arabes actuels. En effet, si le concept " d' Etat national " paraît couvrir ces systèmes, les différences structurelles et institutionnelles sont telles que le concept " d'Etat national " échappe à l'emprise du concept lui-même et renvoie plutôt à des constructions historiques de terroirs que des modèles de territoires. La complexité de son contenu se trouve dans ce particularisme qui dans la civilisation de l'Islam a permis une double formation politique, celle de la Nation construite sur un substrat idéologique et intellectuel avec une large autonomie et celle des Etats formés à partir des équipements anthropologiques dont la assabia est la pièce maîtresse. Si la Nation transcende l'histoire car fondée sur le transcendantal religieux, l'Etat reste une entité historique et assabienne qui périclite comme le signifie Ibn khaldoun quand son âge politique tire à sa fin dont la cause fondamentale est l'immoralité (corruption ) qui tend à dominer toutes les structures de tout pouvoir. IV- REFONDATION DE L'ETAT La refondation de l'Etat ne doit pas être comprise comme une négation de notre identité mais comme une nécessité que les mutations et les enjeux d'aujourd'hui imposent. La refondation de l'Etat actuellement dépasse et de loin l'aspect technique de la politique. Elle touche en réalité le fondement de la République et les idées qui la fondent. Un Etat fort ne se mesure pas uniquement par une quelconque action sociale et économique, mais aussi par une opposition féconde capable de prendre le relais. Un Etat droit est un Etat de justice, où la hiérarchisation sociale est codifiée par des normes admises, assimilées et intériorisées. Ces normes sont d'abord le résultat d'une grande maturation historique durant laquelle l'individu ou le groupe aurait démontré par les actes ses disponibilités à servir la communauté, et ce à partir de ses qualités intrinsèques et qui font l'unanimité. Si refondation de l'Etat il y a, ce n'est pas non plus des retouches techniques touchant la réorganisation bureaucratique du territoire. La refondation de " l'Etat algérien " passe nécessairement par la refondation de son esprit (philosophie) et ses lois (règles) pour qu'elles deviennent un Etat droit. Dans ce cas, la démocratie devient uniquement un outil et une méthode et non une doctrine pour réaliser un Etat droit. La démocratie a les hommes qui l'ont élaborée mais elle a aussi son prix. Aussi, dans le cadre de cette refondation politique, l'Algérie ne peut revenir à elle-même que si les faux privilèges sont bannis et les critères de compétence, de loyauté et d'innovation sont réinstaurés comme passerelles de la réussite et de la promotion sociale et limiter l'action de l'immoralité et de la assabia (relations tribales et de clientèles) facteurs de la décadence de toute société. En effet, les résurgences identitaires et tribales peuvent les conduire à un comportement conservateur, surtout qu'à un certain temps ils ont joui de privilèges importants qui les poussent progressivement à former des lobbys discrets, mais efficaces de blocage pour bloquer les réformes ou nous assistons à deux logiques contradictoires au niveau des sphères du pouvoir , la logique rentière dominante mue essentiellement par l' importation et bloquant les réformes de structures et la logique entreprenneuriale minoritaire , assistant paradoxalement à un frein aux réformes lorsque les cours du pétrole s'élèvent et une accélération timide lorsque els cours baissent. à suivre...

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