L'Etat-major ne parvient pas à expliquer ce phénomène, qui dépasse l'engagement des Etats-Unis en Irak et en Afghanistan. Triste record pour l'armée américaine. A un mois et demi de la fin de l'année, 140 suicides ont déjà enregistrés en 2009, soit le nombre total de cas recensés en 2008. Un phénomène que l'état major ne parvient pas totalement à expliquer et qui vient jeter un nouveau trouble sur le fonctionnement de cette institution. En annonçant ces chiffres, le général Peter Chiarelli, numéro deux de l'armée de terre, a toutefois voulu rester optimiste. "Nous pensons que nous faisons des progrès", a-t-il assuré, précisant que le nombre de suicides avait globalement baissé au fil des mois grâce à des efforts de prévention et de dépistage des problèmes psychologiques. "En janvier et février, nous avons recensé 40 suicides, soit près d'un tiers du nombre total cette année, a confirmé le général. Et depuis mars, la tendance générale est à la baisse à l'exception de deux mois".Alors que depuis des années, les déploiements à répétition des militaires en Irak et en Afghanistan sont généralement considérés comme l'une des causes de la hausse du nombre de suicides, l'armée estime cette fois-ci que le lien n'est pas forcément clair. Aucun facteur explicatif convaincant n'a pu être relevé. Ainsi, on ne recense pas une zone de combat où les suicides seraient plus nombreux ou une saison plus propice qu'une autre. "Sur les 140 cas, un tiers n'avait jamais été déployé" en zone de combat, a d'ailleurs précisé le numéro deux de l'armée de terre. Un lien, toutefois, a pu être établi. Selon les données recueillies, les soldats semblent davantage enclins à se suicider après avoir quitté une base ou un poste, et ce même s'ils restent aux Etats-Unis. L'armée se penche également sur l'abus d'alcool, de drogue ou de médicaments, dont le taux est "plus élevé qu'il y a huit ans", selon le général Peter Chiarelli. Si 900 spécialistes de la santé mentale ont déjà été engagés par l'armée, le général a précisé que 800 autres seraient nécessaires. Il a également rappelé que les soldats qui feraient appel à un soutien psychologique ne devraient pas voir leur carrière en pâtir. L'annonce de ce triste record de suicides intervient quelques jours après la fusillade sur la base militaire de Fort Hood (Texas), au cours de laquelle un psychiatre de l'armée a tué treize personnes. Par ailleurs, le président américain, Barack Obama, réfléchit à l'envoi de renforts en Afghanistan. Les soldats américains y ont en effet enregistré en octobre leurs pertes les plus importantes depuis le début du conflit en 2001. Mais selon un sondage du Washington Post et d'ABC News publié mardi, 52 % des Américains estiment que la guerre en Afghanistan ne valait pas la peine d'être menée, contre 44 %. Un chiffre en hausse de 13 points depuis décembre 2008 qui pourrait aider Barack Obama dans sa décision, mais qui ne devrait pas contribuer à remonter le moral des troupes…