La salle El Mouggar abrite aujourd'hui à partir de 19h un concert de Jazz avec " Géraldine Laurent : time out trio ". Elle sera au saxophone tandis que Manuel Marches, à la contrebasse et Laurent Bataille, batterie.Son album Autumn Nocturne paraît comme un hommage à Sonny Rollins, dont on entend quelque chose du phrasé dans la façon impétueuse de la saxophoniste de se placer sur le temps avec une sûreté confondante, en acrobate. La trentaine, venue de Niort, Géraldine Laurent a fait des études de piano classique avant de s'emparer du saxophone comme une conquête. Premier disque, audace tranquille, douceur du son, intensité du jeu, aucune concession à l'air du temps : du jazz, rien que du jazz, en trio nu, sax alto, contrebasse, batterie. Les harmonies, Géraldine les a dans la tête, et il faut voir comme elle passe les accords, sautant les barres de mesure comme une tendre athlète, fermement soutenue par les lignes intelligentes de Yoni Zelnik et la batterie de Laurent Bataille. On a l'impression que c'est elle qui entraîne la rythmique. Dix titres où alternent les standards pas trop usés (Skylark, I fall in love too easily, Love Letters) et les morceaux de jazz qui délimitent un champ d'invention magnétique. Pour tenir l'intérêt et même susciter l'enthousiasme pendant quarante-sept minutes dans cette formule austère, il faut de la personnalité. Géraldine Laurent en a à revendre. Et ce n'est qu'un début. La jeune femme n'a pas fini de passionner. R.C.