Il est fort à parier que le Snmg sera porté à 12.000DA. C'est, hier soir, à la résidence Djenan El Mithak, que se tenait la 12e tripartite entre le gouvernement, l'Ugta et le patronat. Toutes les mises en scène, quoique lourdes et lentes, devant conduire à l'événement majeur ont été jouées. Bipartites par-ci, entrevues et séances de concertation par-là, aucun partenaire ne voulait risquer l'ajournement de cette importante rencontre. Mais, à n'en pas douter, il fallait impérativement attacher les ceintures, car le moindre retard pouvait compliquer les suites du scénario. L'Ugta, partenaire social, qui s'affiche défenseur intransigeant des «damnés de la terre», espère bien arriver à un consensus en mesure d'apaiser le feu social. Le numéro un du syndicat a mal digéré que ses fédérations, en bataille salariale avec les SGP depuis avril dernier, ne parviennent pas arracher le morceau. Sidi-Saïd a même fait le premier pas vers le chef du gouvernement pour un arbitrage, mais vite retiré, car le blocus imposé par les SGP commençait à être levé, même à petites doses. Epaulé par deux membres du staff gouvernemental, en l'occurrence Tayeb Louh et Abdelhamid Temmar, respectivement ministre du Travail et ministre des Participations et de la Promotion des investissements, Sidi-Saïd espérait réussir sa réhabilitation et sauver les meubles. Le feuilleton Ugta/SGP s'achève, semble-t-il, avec un sourire. Sidi-Saïd a levé la séance avec une nouvelle fourchette salariale annoncée effective, dès octobre. Les employés du secteur économique public bénéficieront d'une hausse salariale se situant entre 20 à 25%. Une décision qui concerne toutes les EPE (entreprises publiques économiques). Rassuré par une fécondité réussie avec les SGP, le secrétaire général de la Centrale syndicale ne s'est pas attardé à annoncer une fin, en douceur, de l'autre guéguerre avec les patrons du secteur privé. Ceux-ci, au départ allergiques, ont, en fin de compte, accouché d'une hausse salariale allant de 10 à 20%. L'Ugta affiche un profil plus décontracté. Toutes les conventions de branche, environ une cinquantaine avec les SGP et une convention collective avec le patronat, devaient être paraphées hier lors de la tripartite. Ce n'est, assurément, pas le seul point inscrit à l'ordre du jour de la tripartite. Le pacte national économique et social, un engagement socio-économique de chacun des partenaires, devait être également signé au même titre que les conventions de branche. Ce n'est pas une sécurité tout risque, ni une fin en soi, mais «un document de référence pour asseoir une stabilité sociale et préluder à un épanouissement de l'entreprise», considérait Habib Yousfi, président de la Confédération générale des entrepreneurs algériens (Cgea). Après avoir entretenu le suspense pendant plusieurs semaines, le projet du pacte est fin prêt pour approbation. La question est de savoir si ce pacte national économique et social va-t-il apaiser à long terme les esprits des travailleurs et répondre de même aux attentes des patrons? Selon Abdelkader Malki, secrétaire national à l'Ugta, chargé des relations générales, il estime que «toutes les questions inscrites à l'ordre du jour de la tripartite sont prêtes à être débattues et signées». Outre le dossier des conventions collectives de branche, Abdelkeder Malki a laissé entendre que les trois partenaires vont débattre de la possibilité de revoir à la hausse le salaire national minimum garanti (Snmg). En effet, Sidi-Saïd est allé, lors d'une récente sortie médiatique, jusqu'à annoncer que son syndicat revendiquera un Snmg à 15.000DA. Mais rien n'est encore acquis. La proposition de l'Ugta par rapport au Snmg est fin prête pour être débattue. Cependant, selon Malek Djenouhat, chargé de l'organique au sein de l'Ugta, le Snmg est fixé à 12.000DA. C'est ce qu'il a laissé entendre, hier, sur les ondes de la Radio nationale.