Un centre de bioéquivalence sera mis en place en Algérie dans deux mois. L'information a été communiquée par le ministère de la Santé lors des 4es Journées de la pharmacie qui se sont tenues deux jours durant à l'hôtel Aurassi. Ce centre assurera la qualité, la sécurité et l'efficacité des médicaments en Algérie, selon les explications fournies par le Pr Mohamed Slimane Mansouri, directeur général du Laboratoire national de contrôle des médicaments. Cette nouvelle structure complètera le laboratoire de contrôle de la qualité existant jusque-là en matière d'efficacité thérapeutique. Le centre de bioéquivalence aura notamment pour mission d'établir des liens avec les centres hospitalo-universitaires (CHU) qui élaborent les protocoles cliniques des médicaments génériques, qui seront prescrits aux malades au niveau des hôpitaux. Le centre a été créé dans le cadre d'une convention bilatérale conclue avec le royaume hachémite de Jordanie, qui dotera l'Algérie des équipements nécessaires. Il répond à l'objectif de rechercher la qualité et à prémunir contre les risques de la contrefaçon. Les chiffres de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) évaluent la contrefaçon entre 10 et 20 % en Afrique. Selon le Pr Mansouri, "les problèmes de la sécurité et de la qualité ne se posent pas en Algérie" . Il reste l 'efficacité à améliorer. Le système de contrôle adopté par l'Algérie est très coûteux et procède au cas par cas. De 1996 à aujourd'hui, le taux de non -conformité est passé de 3 % à 0, 1 %. Ce sont 20 000 échantillons par an qui ont été contrôlés. Les anomalies concernent le sous-dosage involontaire.Cette politique de sécurisation a l'ambition de s'étendre à l'échelle du Maghreb, puisque l'Algérie, le Maroc, la Tunisie, ainsi que la Mauritanie ont signé une convention portant sur la création d'une Ligue des conseils des pharmaciens des pays de la région. Elle a pour ambition d'harmoniser et de rapprocher les systèmes et les programmes au niveau du Maghreb arabe. Les pharmaciens sont ainsi appelés à adhérer à cette convention qui vise à asseoir et à harmoniser des pratiques professionnelles saines dans toutes les spécialités inscrites dans le cadre de la profession. Le président du conseil de déontologie des pharmaciens d'Alger, le Dr Lotfi Ben Bahmed a souligné "l'importance de cette convention dans un contexte de mondialisation marqué par la soumission des politiques nationales de la santé à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) alors qu'elles étaient régies par l'Organisation mondiale de la santé (OMS)". Ce responsable a appelé les autorités à faciliter l'accès des nouveaux diplômés qui souffrent du chômage aux officines de l'Entreprise nationale de distribution de médicaments au détail (Endimed). Concernant la convention liant les pharmaciens des agences avec la Caisse nationale d'assurance sociale (Cnas), il a fait part de certains contentieux entre les deux parties qui ont été l'origine de la rupture de la convention par certaines agences du fait du retard accusé par la Caisse dans le paiement des factures des médicaments relatives au dispositif du tiers payant. Sur les 7 864 pharmacies réparties à travers le territoire national, 6 908 sont conventionnées avec la Caisse de sécurité sociale, outre les 956 pharmacies de l'Entreprise nationale de distribution de médicaments au détail (Endimed) et ce, pour un taux de conventionnement global à travers l'ensemble du territoire national de l'ordre de 88,61 %.