Le Fonds monétaire international (FMI) entend continuer d'apporter sa contribution au renforcement de la reprise de l'économie mondiale qui s'amorce et à l'émergence d'une économie mondiale plus robuste par le biais de ses conseils de politique économique et en faisant valoir les objectifs de réforme inscrits dans les quatre décisions d'Istanbul : le mandat du FMI, son rôle financier la surveillance multilatérale et la gouvernance. Le programme de travail (en anglais) soumis à l'examen du Conseil d'administration et dont les principaux volets sont exposés ci-après, vise précisément à atteindre ces objectifs. "Si le FMI a pu faire face à la crise par une série de dispositions novatrices, son mandat formel ne donne pas nécessairement toute la mesure de ce qui est désormais attendu d'un organe chargé de promouvoir efficacement la stabilité macro-financière" a déclaré Dominique Strauss-Kahn, Directeur général du FMI, devant le conseil d'administration, lors de l'examen du programme de travail. "Ce programme de travail est ambitieux mais réalisable et, en tout état de cause, nécessaire. La capacité du FMI à s'acquitter de la mission exigeante qui lui a été confiée est essentielle pour continuer d'aider les pays à surmonter la crise et cet élan doit être maintenu". Effectivement, l'économie mondiale est en phase de recherche de stratégies de sortie de la dernière crise mondiale, les États membres du FMI se sont engagés à maintenir la volonté politique d'appui à leurs économies jusqu'à ce que la reprise soit bien ancrée, et à agir de façon concertée sur la communication et la mise en œuvre des stratégies de sortie de crise. Pour aider les États membres à atteindre cet objectif, le FMI procède à un examen approfondi de ces stratégies, y compris le dénouement des politiques budgétaires, monétaires et financières d'accompagnement mises en œuvre jusqu'à présent. Ce travail fera intervenir des considérations pratiques qui présenteront des difficultés et exigeront des arbitrages au moment où les pays devront procéder au démantèlement de leurs programmes de crise, redéfinir leurs modèles de croissance classiques et redessiner leurs panoplies d'instruments afin de promouvoir une plus grande stabilité macro-financière. Pour renforcer le système monétaire international le FMI à l'issue du réexamen de son mandat, présentera un schéma général des exigences que lui impose le monde d'aujourd'hui, en matière de surveillance, de prêts et de fonctionnement du système monétaire international. Ce travail portera notamment sur une analyse du volume adéquat de ressources dont le FMI doit disposer et leur répartition entre quotes-parts et ressources empruntées. Il aboutira aussi à l'examen du rôle du FMI en tant qu'institution de financement et à une réflexion sur le réglage fin de ses mécanismes pour en faire des instruments de substitution crédibles à l'auto-assurance et à l'accumulation excessive de réserves. Cette réflexion permettra de déterminer comment mettre en valeur des mécanismes tels que les lignes de crédit modulables et les accords de précaution à accès élevé, pour mieux aider les pays à faire face à la volatilité financière tout en maintenant un dispositif de sauvegarde adéquat. Le Conseil se penchera aussi sur les facteurs d'instabilité dans le système monétaire international et sur les possibilités de diversification de l'offre d'avoirs de réserve. Les travaux du conseil porteront également sur une nouvelle approche des modalités de surveillance économique. De cela le FMI entend améliorer davantage les conseils de politique fournis, la demande visant à ce que le FMI participe à la mise en œuvre du cadre de croissance forte, durable et équilibrée du G-20, permet un renforcement significatif de la surveillance du FMI sur les économies d'importance systémique. Le conseil d'administration examinera ce cadre et les procédures qui sous-tendront le rôle du FMI dans les évaluations mutuelles du G-20. Le FMI continuera, par ailleurs, l'analyse des enjeux thématiques de portée mondiale, notamment les politiques mises en œuvre par les pays où le secteur financier a un poids très important par rapport à l'ensemble de l'économie, et la façon dont les marchés émergents font face à la crise. De son côté, le Comité monétaire et financier international a demandé au conseil d'administration de respecter la date d'achèvement de la révision des quotes-parts prévue pour janvier 2011. L'objectif est d'opérer un transfert d'au moins 5 % des quotes-parts des pays sur-représentés vers les pays sous-représentés, au profit des économies émergentes dynamiques et des pays à faible revenu, en prenant la formule actuelle de calcul des quotes-parts comme base de travail tout en protégeant les droits de vote des pays les plus pauvres. Le FMI poursuivra en outre la réflexion sur la réforme de sa gouvernance, notamment en établissant une procédure ouverte et transparente de sélection des membres de la direction du FMI. Le Doyen du conseil d'administration a formé à cet effet un groupe de travail d'administrateurs qu'il préside. Par ailleurs, et concernant l'aide aux pays à faible revenu, le FMI progresse vers l'application intégrale du nouveau schéma de recettes, incluant la vente d'une partie de ses réserves d'or et la recherche de contributions aux ressources destinées à l'octroi de prêts et de bonifications en vue du doublement convenu de la capacité de prêts concessionnels du FMI. Afin de mieux répondre aux besoins de ses États membres les plus vulnérables face aux séquelles de la crise, le FMI étudiera les dispositions d'après-crise à adapter le cas échéant dans certains pays à faible revenu, afin de préserver la viabilité de la dette tout en soutenant la croissance et en entretenant la stabilité macro-financière. "Ce programme de travail n'est ni moins ambitieux, ni moins exigeant que celui que nous venons de mener à bien mais je reste persuadé que nous pouvons en relever le défi", a ajouté Dominique Strauss-Kahn.