Evalué par les experts à 500 millions d'Euros en 2006, le marché des assurances en Algérie tous segments confondus, reste peu attractif dans son volet risque industriel et ce malgré les dangers qu'il présente tant pour les personnes que pour les biens. Les chiffres avancés , hier par le représentant de la compagnie d'assurance Salama lors des travaux du séminaire sous le thème " sûreté et sécurité industrielle ", organisé par la Chambre de commerce française en Algérie, attestent que le retard est criard en matière d'assurance des risques industrielles. Ainsi la part de l'assurance risque industrielle ne représente que 30% des 500 millions d'euros. Selon les experts, ce taux reste insuffisant au vu de l'importance de ce volet pour l'industrie nationale. En revanche, l'assurance automobile s'est adjugée la part du lion avec 45%, conséquence logique du boom qu'a connu le marché de l'automobile ces dernières années. Les offres de crédits bancaires sont pour beaucoup pour cette situation. Il faut dire que le faible taux de couverture du risque industriel incombe en partie aux compagnies d'assurance. Celles-ci n'ont pas encore pleinement joué encore leur rôle. Le manque de professionnalisme reste le point noir notamment lorsqu'il s'agit de la qualité de couverture des risques. La concurrence a fait que certaines compagnies proposent des taux ne correspondant pas au capital de l'entreprise. D'où la nécessité d'aller vers un professionnalisme du métier d'assureur. Le plus grand travail incombe à ce dernier appelé, selon les experts, à établir au préalable un audit du risque pour offrir un service de qualité. Ajouté à cela, les lenteurs dans les indemnisations des clients ce qui porte un sérieux coup à la confiance liant l'assuré à l'assureur. Par ailleurs, les participants au séminaire sur la sécurité industrielle ont abordé un volet tout aussi important, celui de définir la responsabilité civile et pénale lorsqu'il y a incendie ou catastrophe. Les gestionnaires des entreprises se trouvent souvent les premiers à être pointés du doigt. En tout état de cause, la prévention des risques industriels, se trouve aujourd'hui au centre des débats car il y va de la survie des entreprises. Le caractère urbanisé et technologique des sociétés ou encore la complexité des infrastructures ont entraîné des vulnérabilités nouvelles. La raison pour la quelle les entreprises notamment celles engagées sur le marché international, sont appelées à repenser leurs plans de sécurité en terme global. Les incendies qu'avait connues l'industrie pétrolière notamment au niveau du complexe de Skikda sont là pour le rappeler. Des incendies qui ont donné à réfléchir aux pouvoirs publics afin d'élaborer un plan de sécurité répondant aux normes internationales.