Aujourd'hui, à partir de 21h35, les férus de littérature pourront découvrir un documentaire inédit, Assia Djebar, la soif d'écrire signé Frédéric Mitterrand et Virginie Oks. Dans ce documentaire interview, il est question de la femme de lettres, abordée selon trois axes essentiels : son Algérie natale et le New York où elle enseigne aujourd'hui, l'Allemagne qui l'a distinguée à plusieurs reprises, et son parcours d'écrivaine qui est montée sur le trône immortel de l'Académie française en 2005. D'une durée de 52 minutes, Assia Djebar, la soif d'écrire est écrit par Virginie Oks , réalisé par Frédéric Mitterrand et coproduit par Electron libre Productions/CNDP, avec la participation de France 5, du ministère de la Culture, de l'Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances, de la Procirep - Société des producteurs, de l'Angoa et du CNC. Production exécutive : Yannis Chebbi et Mickaël Kazan. 2007.De son véritable nom Fatima-Zohra Imalhayène, Assia Djebar fut la première Algérienne, la première “ indigène ”, à entrer à l'Ecole normale supérieure de Sèvres. Auteur à vingt ans de son premier livre La Soif, Assia Djebar est très vite surnommée “la Sagan musulmane”. Exilée en Tunisie puis au Maroc, elle y enseigne l'histoire et la littérature avant de revenir en Algérie en 1962, au moment de l'indépendance. Elle quitte l'Algérie pour la France dans les années 70. Tour à tour journaliste, réalisatrice de deux films (primés à Berlin et à Venise) et romancière, elle s'investit, également, largement en faveur des femmes et particulièrement des femmes musulmanes. Refusant d'être taxée de féministe, elle n'en est pas moins une romancière “ féminine ” dont la vingtaine d'ouvrages qui constituent son œuvre et oscillent entre les souvenirs d'enfance et l'histoire du Maghreb. “Oran langue morte ”, son recueil de nouvelles, conte et récit est paru en novembre aux Etats-Unis sous le titre de The Tongue's Blood Doesn't Run Dry, lequel reprend, Le sang ne sèche pas, simplement il s'éteint, une citation tirée de Vaste est la prison qui figure dans l'intitulé de la postface à l'édition française (Actes Sud, 1997). En octobre, tout comme le poète Syro - Libanais Adonis, le Tchèque Milan Kundera, l'Américaine Joyce Carol Oates, la Britannique Doris Lessing ou le Japonais Haruki Murakami, l'écrivaine algérienne comptait, une nouvelle fois, parmi les nominés pour le prix Nobel de littérature qui a été attribué à l'écrivain turc à succès Orhan Pamuk. Pendant dix ans, un magnétophone à la main, elle a cessé d'écrire pour arpenter son pays et revenir à “ la source de la culture algérienne vivante, auprès des femmes qui ne peuvent pas franchir le seuil de leur porte ”. De cette quête sont nés deux films, dont La Nouba des femmes du mont Chenoua, distingué par le Prix de la critique internationale au Festival de Venise, en 1979. Deux ouvrages lui ont été consacrés en 2006.Il s'agit de Assia Djebar. In Dialogue with Feminisms de Priscilla Ringrose, une œuvre qui aborde les choix de l'écrivaine, sur les questions des femmes et du féminisme au regard de l'histoire ou de la religion, et leurs échos et dissonances avec les travaux de féministes comme Luce Irigaray, Hélène Cixous, Julia Kristeva, la Marocaine Fatima Mernissi ou l'Egyptienne Leïla Ahmed. Une nouvelle édition d'Ombre sultane est parue en février 2006 aux éditions Albin Michel. Durant le mois de novembre, Les Enfants du nouveau monde, le troisième roman d'Assia Djebar paru en 1962, qui met en lumière les histoires et les questionnements d'une galerie de personnages féminins au coeur de la guerre d'indépendance, a été publié en anglais sous le titre de Children of the New World. Auteur prolifique, née Fatma-Zohra Imalhayene en 1936 à Cherchell, Assia Djebar est la plus célèbre écrivaine algérienne de langue française. Son oeuvre interroge l'histoire et des destins de femmes dans les sociétés musulmanes.