Dans un contexte d'insuffisance d'investissements et de risque de l'exacerbation de la crise sociale, autant la création d'emplois que l'amélioration du pouvoir devraient être considérées comme des éléments incontournables de la sécurité nationale. Dans ce même contexte, pour compenser les difficultés du secteur économique à créer des emplois et à rassurer les populations, c'est le secteur de la Fonction publique qui sera normalement "invité", mis à contribution pour créer des emplois en nombre assez suffisant pour que s'installe la confiance en les institutions. On sait tous, et les pouvoirs publics en tête, que les populations évaluent les performances gouvernementales à la création d'emplois, de logements, de l'amélioration du pouvoir d'achat et bien évidemment, les populations sont également effarées par le prix des logements à acquérir et ceux du marché locatif. Il est vrai que d'intenses efforts financiers sont consentis par les pouvoirs publics dans ces deux secteurs particuliers, et il est vrai également qu'il est pratiquement très difficile de faire face à la révolution permanente des demandes sociales qui augmentent en "exponentiel". Il n'existe aucun gouvernement au monde qui ne désirerait pas régler définitivement la question de l'emploi et offrir un emploi à chaque citoyen en âge de travailler. Tous les pays ont un problème en la matière, c'est même devenu le plus grand casse-tête, leur angoisse permanente. Alors qu'il avait été espéré à chaque fois que se produise une alternance ou plutôt à un changement d'équipe au sommet de l'Etat, une solution radicale à ces problèmes amènerait fatalement le règlement de la question du chômage, ceux qui suivent ce qui se passe chez notre voisin outre Méditerranée devraient se rappeler qu'il y eut la terrible phrase ou le terrible aveu de François Mitterrand qui disait que "face au chômage, tout avait été déjà essayé". Le pouvoir politique, tout pouvoir politique, ne peut que reconnaître l'impossibilité de venir à bout de ce qui est devenu un fléau, un cauchemar même. Mais les populations en majorité ne veulent pas savoir si du côté du gouvernement il y a des contraintes. C'est humain et tout le monde est pressé. Les pouvoirs publics peuvent bien parler de croissance créatrice d'emplois, d'élan patriotique en matière de consommation de la production nationale afin que nos entreprises puissent être protégées de la concurrence et ainsi au moins préserver les emplois existants, ou au minimum, ne pas trop en perdre, mais de là, à résorber le chômage, à promettre d'amener le taux de chômage à avoisiner le "zéro", il n'y a qu'un pas à ne pas franchir. De là à ce que même les populations interpellent les pouvoirs publics et à exiger qu'ils en viennent à bout, là également, il n'y a qu'un pas qui ne peut être franchi que dans les discours démagogiques. Il y a, par contre, un engagement à gagner. Créer beaucoup plus d'emplois qu'il ne s'en perd, beaucoup plus que le cumul entre les emplois qui se perdent et le nombre de demandeurs d'emplois qui arrivent sur le marché de l'emploi chaque année. Il faudrait pour cela bien évidemment augmenter le taux de natalité des entreprises, et en créer plus qu'il ne s'en dissout. Les fermetures d'entreprises font partie de la logique de l'économie de marché, mais les créations font partie également de cette logique, car ce sont elles qui créent de la richesse et des emplois, le corps de la Fonction publique étant saturé, comme il semblerait qu'il le soit, selon les institutions financières internationales qui recommandent toujours de ne plus créer des emplois dans ce corps, car ce serait des emplois non productifs de richesses. N. B.