Il y a une conjonction entre l'impossibilité qu'existe un retour vers l'Etat providence et l'absence d'investisseurs en mesure de créer les conditions d'une compensation, d'où l'inquiétude du manque d'éléments pouvant permettre de donner une lecture optimiste de l'avenir. Pendant longtemps, le bien-être et social a été l'axe autour duquel s'articulaient tous les discours officiels et étaient expliquées et justifiées toutes les politiques d'action. En l'absence d'une légitimité populaire durant l'ère du système de parti unique, le social légitimait la classe politique au pouvoir. Cette ère a changé maintenant, les entreprises n'ont plus pour mission de faire du social dans un contexte qui recommande l'abaissement des charges pour des raisons liées à la compétitivité induite comme exigence dans la mondialisation. Pourrait-on soutenir l'idée selon laquelle quelques unes des implications de la crise financière internationale sur l'Algérie, à savoir le du prix du baril de pétrole ainsi que la qualité et la quantité des flux des IDE vont inévitablement être les responsables de l'amélioration ou de la détérioration des équilibres sociaux, alors qu'il faudrait à tout prix qu'il en découle la réduction des inégalités internes. Mais, comme maintenant il est une certitude que les conditions ne sont pas réunies pour que notre économie devienne réellement compétitive et même qu'il va falloir beaucoup de temps encore, comment évoluera le social en Algérie ? Le social ne peut se trouver qu'encore plus mal, du fait que les réformes sont engagées, que les suppressions de postes ou compressions des personnels ont eu lieu sans que ne se créent les instruments qui devraient en amortir la chute. La crise sociale, alors qu'est éprouvée la difficulté à faire face à l'augmentation effrénée de la demande, comportera le risque de s'inscrire dans la perspective de son aggravation, d'autant que n'apparaissent pas des éléments pouvant valider la thèse d'une relance de l'économie, compte tenu que la dépense publique qui finançait la croissance n'est pas appelée à maintenir le même niveau, alors que la faiblesse des flux d'IDE ne pourra pas compenser la baisse des ressources en devises.