Les manifestations du 11 décembre 1960 sont inscrites parmi les grandes étapes de la Révolution contre le colonialisme. Une démonstration de courage des Algériens qui, par des manifestations pacifiques, ont prouvé au monde entier leur élan général de mobilisation et de résistance face à l'occupation française. Ces manifestations qui se sont déroulées au 74e mois du déclenchement de la Guerre de libération nationale, ont introduit la panique et l'inquiétude au sein de l'armée coloniale et de ses services spéciaux et qui se sont rendus compte la forte unité et symbiose entre le FLN/ALN et le peuple et l'échec de toutes les stratégies misant à maintenir l'Algérie sous la coupe de la France coloniale. Les 8,9 et 10 décembre 1960, les ultras et autres hommes de mains, avec la complicité des gendarmes et des CRS ont eu le terrain libre pour s'attaquer aux biens des Algériens, brûlant tout sur leur passage et lynchant des citoyens sans défense et qui manifestaient pacifiquement pour un droit légitime : la liberté. Ces événements n'ont pas surgi du néant mais sont le résultat d'une prise de conscience qui puise ses racines dans le développement du mouvement national algérien et dans les luttes qu'il a dû mener depuis l'occupation de l'Algérie par la France. La grossièreté de la barbarie ne pouvait durer, la patience des Algériens s'est vite transformée en colère. Le peuple étant décidé à montrer son profond engagement pour l'indépendance, s'est mobilisé dans toutes les villes et pris le relais des manifestants notamment à Alger et Oran pour exprimer sa détermination à la victoire. Une résistance particulièrement dure et qui s'accentua pour s'étendre toujours davantage pour cibler un seul objectif : arracher la souveraineté de l'Algérie spoliée. A cela les événements du 11 décembre 1960, ont montré tout le poids des Algériens à s'opposer au colonialisme. En définitive, ce qui a été important, à cette date de l'histoire de la lutte armée, le peuple Algérien a fourni toute son aptitude à mener le combat libérateur à son but. C'est normal après tout pour faire comprendre aux nostalgiques de l'Algérie française que la souveraineté de l'Algérie, n'est soumise à aucun compromis. Pour le gouvernement français, et même pour une grande partie de l'opinion internationale, c'est l'ensemble des forces vives du peuple algérien qui s'est coalisé contre le colonialisme et qui a fait de l'indépendance l'objectif unique et suprême. Avec cette détermination qui a gagné tous les Algériens, l'audience intérieure et internationale de la grandeur de lutte de libération nationale a pris des hauteurs ; il est non moins vrai que les acrobaties des stratèges de la colonisation ne pouvaient avoir d'autres issues, étant donné la volonté du peuple de ne pas se laisser intimider. La radicalisation de la mobilisation, l'unité pour la victoire totale, ont été le fait majeur une fois de plus mis sur le terrain du combat, car à l'évidence l'occupant dans sa guerre d'usurpation et de spoliation de l'Algérie ne respectait rien. Dans ces manifestations les Algériens ont exprimé la voix de la liberté, de la souveraineté et pour dire que la colonisation de l'Algérie c'est l'escalade, l'analphabétisme organisée, l'exploitation sous toutes ses formes, les massacres, la destruction. La France coloniale aura tout essayé pour rester aussi longtemps possible en Algérie, empêchant l'indépendance de l'Algérie. Le gouvernement de l'époque s'est mis à bout d'imagination politique, puisant sa seule force dans la répression et les massacres d'Algériens. Les circonstances ont fait que s'il y avait un facteur commun entre tous les Algériens, c'est la poursuite de la lutte armée. La certitude qu'ont les Algériens de remporter la victoire finale est entrée dans l'histoire. La Déclaration de novembre 1954 est la référence du peuple algérien qui est parvenu à son destin. En ne se souciant nullement des sacrifices consentis, il brava les obstacles, s'arma de patience et de persévérance et finit par arracher son indépendance. Ahmed Saber