Le taux de croissance hors hydrocarbures pourrait atteindre 10 % en 2009 au lieu de 5,5% comme annoncée auparavant. Le PIB quand à lui, pourrait atteindre 3.5% au lieu de 3.9 %. C'est ce qu'a annoncé, hier, le ministre des Finances, Karim Djoudi, en marge de la présentation du texte de la loi de finances 2010 devant le Conseil de la Nation. Le cadrage macroéconomique de la loi de finances reposait, rappelons-le, sur un taux de croissance prévisionnel du PIB de 4% et 5,5% hors hydrocarbures, un prix moyen de baril de pétrole de 37 dollars, un taux d'inflation de 3,5%, et des importations de près de 37 milliards de dollars. Quelques jours après sa présentation à l'APN, où il a été adopté à la majorité, le texte de la loi de finances 2010 a, en effet, fait l'unanimité, hier, au Conseil de la nation. Présenté par le ministre des Finances, Karim Djoudi, le texte confirme, faut-il le dire, la volonté de l'Etat de poursuivre ses efforts en matière de politique sociale et de lutte contre le chômage ainsi que l'encouragement de l'investissement économique, et cela en dépit de la baisse actuelle des recettes dans le sillage du recul des cours mondiaux de pétrole. Dans ce contexte, le Premier argentier du pays avait assuré, il y a quelques jours, que l'Algérie aborde correctement la crise financière et que "les réserves de change sont placées sous un double principe, celui de la sécurité de placement et de la liquidité". L'Etat entend, donc, maintenir le même rythme de ses efforts pour le confortement de sa politique sociale, la lutte contre le chômage et la réalisation d'une croissance plus forte. Les éléments d'encadrement de ce texte de loi reposent, justement, sur un taux de croissance prévisionnel du PIB de 4% (5,5% hors hydrocarbures), un prix moyen de baril de pétrole maintenu à 37 dollars, un taux d'inflation de 3,5%, et des importations de près de 37 milliards de dollars. En matière de politique sociale, une enveloppe de près de 1 000 milliards DA a été mobilisée par l'Etat et sera ventilée au titre des subventions aux établissements hospitaliers, à la contribution annuelle au Fonds de réserve des retraites, aux versements de pensions de retraites et petites pensions, au soutien des prix des céréales, du lait, de l'eau et au transport des marchandises. Cette dotation sera également destinée à des prestations au profit de la population par des établissements publics à caractère économique, et au bénéfice des enfants scolarisés de familles démunies, ainsi que les augmentations des bourses des étudiants, et stagiaires à partir de la rentrée 2009, et pour les indemnisations des victimes du terrorisme et de la tragédie nationale. Le texte de loi prévoit aussi près de 1 600 milliards DA pour le fonctionnement des services de l'Etat dont 925 milliards DA de dépenses salariales, 230 milliards DA pour les incidences de l'augmentation du salaire national minimum garanti (SNMG) à 15 000 DA et de la mise en œuvre du nouveau régime indemnitaire des fonctionnaires, le reste étant affecté notamment au fonctionnement des services et aux subventions aux communes à travers le Fonds commun des collectivités locales. Il prendra en charge aussi un financement de plus de 100 milliards DA destinés à la lutte contre le chômage (financement des allocations forfaitaires de solidarité et la création d'emplois d'attente, dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP), et caisses de sécurité sociale, en contrepartie d'abattements sur la part patronale des cotisations sociales, dans le cadre des mesures d'encouragement à la création d'emplois par les entreprises. Le texte de budget se présente avec des dépenses de 5 860 milliards DA (contre 5 428 milliards DA dans la loi de finances complémentaire 2009) et des recettes de 3 081 milliards DA. Le déficit budgétaire nominal attendu sera couvert par les disponibilités du Fonds de régulation des recettes dont le stock se situe actuellement à plus de 4 000 milliards DA. Le texte de loi prévoit un budget de fonctionnement en hausse de 6,6% puisqu'il passe à 2 838 milliards DA contre 2 593 milliards DA dans la LFC 2009. Quant aux dépenses d'équipement et d'investissement, elles totalisent un montant de 3 332 milliards DA d'autorisation de programme (en hausse de plus de 7%), avec des crédits de paiements d'un montant de 3 023 milliards DA. Dans son volet législatif et fiscal, le texte apporte des facilitations relatives au paiement de l'Impôt sur le revenu global (IRG) et introduit le nouveau système comptable financier, ainsi que des dispositions en faveur de l'investissement et de protection de l'environnement. D'autre part, il stipule la création respectivement d'un fonds pour les énergies renouvelables, d'un fonds de développement de l'industrie cinématographique, d'un fonds de bonification des taux d'intérêts pour l'acquisition ou la construction de logements, ainsi qu'aux promoteurs immobiliers, dans le cadre de programmes soutenus par l'Etat. Adnane Cherih