Plus de 1,5 million de cartes de retrait magnétiques (CCP) sur un nombre de 6 millions n'ont pas encore été récupérées et retiré par les clients CCP auprès des bureaux d'Algérie Poste. Ainsi, l'utilisation de la carte magnétique représente aujourd'hui 30% seulement des opérations de retrait, un taux qui reste quand même faible. C'est du moins ce qu'a fait savoir M. Bouteldja Omari, directeur de la monétique à Algérie Poste, lors d'une rencontre d'affaires organisée à Alger par Ubifrance sous le thème "Monétique et informatique bancaire ". Le représentant d'Algérie Poste explique ce faible taux d'utilisation de cartes magnétique par le manque de culture chez certains clients, "on n'a pas encore toute l'adhésion de la population ; c'est un effet de culture ; il faut du temps pour que les gens, y adaptent ; en revanche on est en train de faire un travail d'assainissement pour contacter les clients ; ces derniers doivent avoir confiance puisque Algérie Poste développe un système de sécurisation où chaque client possède un code confidentiel", a-t-il indiqué. Avant d'ajouter, dans le même contexte, que 3,5 millions de transactions par mois ne sont pas suffisantes. Selon lui, il faudrait aller vers une utilisation massive de la carte en multipliant les guichets automatiques de banque (GAB) installés dans certains bureaux de poste. D'après M. Bouteldja, le nombre de GAB déployés en Algérie n'est pas suffisant. Pour cela, Algérie Poste a programmé l'installation de 200 GAB chaque année sur une période de 5 ans pour enfin atteindre les 2 000 GAB pouvant ainsi couvrir la demande des clients. L'interlocuteur a souligné, en outre, que le taux de bancarisation d'Algérie Poste a atteint les 12 millions de comptes CCP, et 4 millions de comptes Cnep. Algérie Poste possède un système de gestion de 3 300 bureaux, signale-t-on. S'agissant du développement de la monétique en Algérie qui est en phase de construction, M. Bouteldja a estimé utile que chaque banque doit développer son système de paiement. Selon lui, l'Algérie a fait un pas de géant lorsque le ministère des Finances a lancé le projet de télécompensation qui permet de dématérialiser le chèque et qui permet aussi à Algérie Poste et à toutes les banques de présenter la compensation à n'importe quel endroit via le réseau informatique. Par ailleurs, M. Bouteldja estime qu'il faudrait développer le paiement au détriment du retrait, "il faut qu'il y ait une politique nationale pour booster le paiement", a-t-il suggéré. Pour sa part, M. Hatem Hocini, directeur de la société d'information au ministère de la Poste et des Technologie de l'information et de la communication, a mis l'accent sur l'importance du développement du e-banking dans le cadre de la stratégie e-Algérie 2013. Selon lui, il est urgent d'accélérer l'exploitation du système e-banking en l'occurrence pour développer le paiement électronique et faciliter les services de transfert en ligne par les banques à travers les services et prestations de banque à distance, de prestations bancaires telles que la consultation de comptes, soldes et mouvements, la demande de chéquiers, les virements bancaires et les paiements de factures, etc. Ainsi, dans le cadre du développement du e-commerce et e-Algérie 2013, plusieurs démarches et axes de développement ont été inscrits afin d'accélérer l'utilisation et l'introduction des TIC (technologie d'information et de communication) dans les entreprises, la mise à niveau du cadre juridique national dans ce domaine, le renforcement de l'infrastructure de haut débit et le transfert de savoir-faire. A noter, qu'au cours de cette rencontre, plusieurs intervenants, à l'image des représentants de Société générale, de la Banque extérieure d'Algérie (BEA) et plein d'autres acteurs dans le secteur ont passé en revue leurs expériences de monétique en Algérie. Samira H.