Le virus de la grippe A(H1N1) continue de faire des victimes. La vaccination tarde à commencer en raison des problèmes rencontrés lors des contrôles effectués sur ce vaccin au niveau du Laboratoire de contrôle de qualité (LCQ) à l'Institut Pasteur d'Algérie. Le vaccin en question, fabriqué par l'unité canadienne du laboratoire britannique Glakso Kline Smith(GSK) dont le nom commercial est Arepanrix, subit actuellement d'autres contrôles au niveau du Laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques (LNCPP). Pour le moment, le ministère de la Santé fait face à une situation des plus complexes d'autant que des quantités importantes de ce produit sont déjà réceptionnées, plus de 700 000 doses et d'autres arriveront dans les prochains mois. Si les résultats définitifs de ces contrôles venaient à confirmer la toxicité de ce vaccin dont des tests sur des souris ont provoqué le décès de celles-ci, le virus de la grippe A (H1N1) aura tout le temps de frapper très fort d'autant que le pic de la grippe est attendu dans les prochaines semaines. La campagne de vaccination est ainsi retardée et personne n'est en mesure, aujourd'hui, de dire quand sera-t-elle lancée pour sa première phase et où le personnel de santé est concerné en premier. Par ailleurs, 8 nouveaux décès liés à la grippe A ont été enregistrés en Algérie, ce qui porte le total de cas mortels à 32 et au moins 8000 cas probables dont 553 confirmés, selon un bilan sur la situation épidémiologique de cette grippe en Algérie, arrêté jeudi soir par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Le ministère déplore, dans un communiqué rendu public, un total cumulé de 32 décès de personnes confirmées atteintes de grippe A(H1N1) sans pour autant que le lien causal entre le décès et l'atteinte virale soit confirmé pour tous les décès. Les huit nouveaux décès, précise la même source, concernent une femme âgée de 30 ans résidant à Mazer Igli à Béchar, hospitalisée pour syndrome de détresse respiratoire aiguë et une autre âgée de 74 ans résidant à Oran, hospitalisée pour le même syndrome et qui est traitée pour un diabète non insulinodépendant, hypertension artérielle et cardiopathie chronique. L'autre décès concerne un nourrisson de sexe féminin âgé de 19 mois résidant à Tizi Ouzou, hospitalisé pour détresse respiratoire et décédé le même jour. Ce bébé était suivi depuis sa naissance pour anémie hémolytique auto-immune mise sous corticothérapie depuis 9 mois. Un cas mortel a été enregistré à Alger, il s'agit d'un enfant de sexe féminin, âgé de 2 ans, résidant à Alger, hospitalisé à Constantine avec tableau de trouble de la conscience (coma) et une hyperthermie. Par ailleurs, une femme âgée de 19 ans, résidant à Alger, hospitalisée pour détresse respiratoire aiguë est décédée. Cette patiente était diabétique. Un homme âgé de 38 ans, résidant dans la commune de Boussaâda, hospitalisé pour œdème aigu du poumon est mort le même jour. Un autre décès a été confirmé à Saïda. Il concerne une fillette de 3 ans, hospitalisée pour détresse respiratoire aiguë. Enfin, un autre décès a été enregistré à Laghouat. Il s'agit d'une jeune femme de 25 ans, hospitalisée pour détresse respiratoire aiguë. « Les estimations relatives au nombre cumulé de cas probables, qui servent d'indicateurs pour l'adaptation de stratégie de prise en charge et de lutte contre l'épidémie, sont en cours de confrontation avec les données épidémiologiques du réseau de surveillance de grippe qui s'appuie sur les 34 postes sentinelles créés à la date du 13 juillet 2009 », précise encore le communiqué. Selon le ministère de la Santé, « l'augmentation prévisible de la fréquence de nouveaux cas nécessitera de s'appuyer, à l'avenir, sur les données de ce réseau pour préciser l'évolution du taux d'attaque par la grippe A(H1N1) et donc l'incidence réelle de celle-ci ». Cette démarche s'appuie sur les méthodes universelles utilisées par les services de santé modernes, particulièrement en matière de surveillance de la grippe, a indiqué le communiqué, en précisant que depuis le 3 décembre 2009, les nouveaux cas confirmés et notifiés ne concernent que les patients dont l'état de santé justifie une hospitalisation. Ceux qui ne nécessitent pas d'hospitalisation sont traités en ambulatoire à base du produit antiviral Oseltamivir (Tamiflu) disponible au niveau des structures de santé publiques, parapubliques et privées. Le ministère de la Santé a rappelé la nécessité de respecter certaines règles d'hygiène, notamment se laver régulièrement et fréquemment les mains au savon liquide, de préférence plusieurs fois par jour et utiliser des mouchoirs jetables pour se moucher, éternuer ou tousser.