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"A partir de mars, les conditions météorologiques vont s'améliorer et le nombre de cas va diminuer" Le docteur Bekkat-Berkanni Mohamed à propos de la grippe A
L'épidémie de la grippe A/H1N1 s'est propagée en Algérie et a pris de l'ampleur. Elle a causé la mort de quelque 42 personnes. Pis encore, la campagne de vaccination n'a pas encore commencé par faute de la délivrance du certificat de conformité par les laboratoires spécialisés. Cette situation inquiétante a poussé les citoyens et les spécialistes à se poser des questions quant aux véritables causes de ce retard. Selon le docteur Bekkat-Berkanni Mohamed, qui est le président de l'Ordre national des médecins et de la Conférence euro-méditerranéenne des ordres médicaux, cette situation est due au manque de communication et de sensibilisation en premier lieu. " Il y a un problème de communication, un manque de transparence et un défaut dans la prévention primaire qui contribuent à faire enfler la rumeur sur cette grippe et le vaccin. Le ministère de la Santé aurait dû médiatiser dans les médias lourds, la télévision notamment, durant l'été, la campagne de prévention primaire. Il fallait expliquer à la population que cette grippe A/H1N1 n'est pas différente des autres grippes, notamment la saisonnière qui tue beaucoup de personnes chaque année, souvent dans l'indifférence totale ", a-t-il indiqué lors d'une interview accordée au journal électronique " TSA ". Le docteur a expliqué, à cet effet, que la grippe porcine se caractérise par une cadence interhumaine élevée qui peut atteindre des sujets sains et des femmes enceintes. La responsabilité, selon lui, est donc intersectorielle " elle n'est pas seulement celle du ministère de la Santé…. Il aurait été donc plus judicieux d'anticiper la prévention. Cette grippe a montré que l'Algérie n'est pas bien organisée pour faire face à une telle épidémie", a-t-il lancé. M. Berkanni Mohamed a, par la suite, souligné que la plupart des pays ont entamé la vaccination, il a cité, à titre d'exemple, nos voisins marocains et tunisiens, qui, selon lui, ont une bonne organisation. A une question sur le retard pris dans la vaccination, et s'il y aura des conséquences qui pourraient augmenter le nombre de morts, le docteur a jugé difficile d'établir un lien direct, mais d'après ces dires, avec une vaccination précoce, on aura certainement moins de morts dus à la grippe A/H1N1 dans les prochains moins, il dira dans ce contexte ; "Le vaccin protège et casse l'épidémie. Le pic de l'épidémie devrait être atteint dans un mois, un mois et demi. A partir de mars, les conditions météorologiques vont s'améliorer et forcément le nombre de cas va diminuer ". Par ailleurs, le vaccin doit se faire dans des structures de santé dotées de moyens pour traiter des complications et des effets secondaires éventuels. L'orateur préconise qu'il faut qu'il y ait une bonne organisation pour éviter un désintéressement au départ et un rush à la fin. " Beaucoup de gens pensent à tort que le vaccin est toxique, ils seront tentés d'attendre les résultats sur les premiers vaccinés. Lorsqu'ils vont comprendre que le vaccin ne tue pas, ils vont se rendre dans les structures de santé pour se faire vacciner ", a-t-il fait remarqué. Le docteur Berkanni Mohamed suggère toutefois qu'il faut rassurer la population et dédramatiser le problème. " Aujourd'hui, les gens sont paniqués et pensent que cette grippe est la peste. D'autres sont convaincus que celui qui l'attrape va mourir, ce qui est faux, mais il faudra le dire aux Algériens ". Selon lui c'est aux autorités sanitaires de le faire. Enfin, il a rappelé qu'il existe en Algérie 45 000 médecins dont la moitié exerce dans le privé et l'autre dans le public. C'est suffisant pour la population. La norme de l'Organisation mondiale de la santé est d'un médecin pour 1.000 habitants. A Alger, nous avons un médecin pour 750 habitants. " Il y a des problèmes d'organisation et l'Algérie a besoin d'une véritable politique de la santé capable de définir l'organisation des soins ", a conclu le docteur. Samira H.