La production industrielle de la zone euro a baissé contre toute attente en janvier, selon les chiffres publiés par l'Institut de la statistique de l'Union européenne. Eurostat précise que ce repli est imputable aux mauvais chiffres enregistrés en France et en Italie que les bonnes performances de l'Allemagne ne sont pas parvenues à enrayer. La production de l'ensemble des secteurs de l'industrie, hors BTP, a reculé de 0,2% sur un mois mais s'inscrit en hausse annuelle de 3,7%. Les économistes interrogés par Reuters anticipaient en moyenne une hausse séquentielle de 0,4% pour une progression annuelle de 4,2%. Les chiffres de décembre ont été révisés à la hausse. La production s'est appréciée de 1,2% en rythme séquentiel sur ce mois, contre +1% annoncé en première estimation, donnant une progression annuelle de 4,4% (4,0%). Pour Joaquin Almunia, commissaire européen au Affaires politiques et monétaires, la croissance économique de la zone euro a probablement ralenti au début de 2007 mais elle devrait reprendre de la vigueur en cours d'année grâce à une consommation des ménages soutenue et à des conditions de crédit confortables. "La demande intérieure restera de ce fait la force principale de la croissance", a-t-il dit au cours d'un séminaire économique à Londres. Le Commissaire européen a attribué la baisse de régime du début de l'année à la hausse de la TVA en Allemagne. La production de la première économie de la zone euro s'est toutefois inscrite en augmentation de 1,7% d'un mois sur l'autre en janvier. Sur cette période, la production a reculé de 0,3% en France et de 1,4% en Italie tandis que les Pays-Bas signent la plus mauvaise performance (-4,3%). La Banque centrale européenne, qui surveille attentivement les chiffres de la production, a relevé le 8 mars dernier son taux de refinancement à 3,75%. Une majorité d'économistes interrogés par Reuters s'attend à un nouveau resserrement monétaire de 25 points de base d'ici à juin.