Dans une interview, accordée au journal espagnol ABC parue jeudi, le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a affirmé que les relations algéro-espagnoles sont excellentes et éligibles à l'amélioration dans tous les domaines, notamment le domaine économique. Il a souligné également que l'Algérie attend que les entreprises espagnoles viennent investir dans plusieurs créneaux, qui sont ouverts à l'investissement et au partenariat. Concernant le nombre d'émigrants clandestins algériens qui arrivent en Espagne, le chef de l'Etat a tenu à préciser que ce nombre n'est pas en train d'augmenter et qu'il y a eu des tentatives d'émigration clandestine de la part de quelques Algériens, tout en soulignant que ce phénomène reste limité "grâce à la reprise économique qui offre de larges possibilités d'emploi". Dans ce contexte, il a affiché son optimisme pour l'avenir ne voyant aucune raison à une aggravation du phénomène de l'émigration des jeunes Algériens. Pour combattre ce phénomène, surtout que l'Algérie est devenue une zone de transit pour les Africains, il a expliqué qu'en plus du renforcement de la surveillance des frontières, les autorités agissent à travers une étroite concertation avec les pays voisins par un échange d'informations, en prenant les mesures préventives. Interrogé sur les attaques terroristes qui visent les entreprises du secteur pétrolier qui embauchent des étrangers et la politique de sécurité algérienne pour faire face à la nouvelle stratégie des salafistes, désormais alliés officiels d'Al Qaïda, le président Bouteflika a soulignè que ce phénomène est en nette régression et que la sécurité des entreprises du secteur pétrolier est totale, comme celle des autres secteurs. Il a ajouté à ce propos que les étrangers qui travaillent en Algérie vaquent normalement à leurs occupations. Soulignant que l'Etat continue à combattre avec la plus grande détermination " les groupuscules de terroristes qui continuent à se manifester de temps à autre dans certaines régions du pays " S'agissant de l'emploi de l'argent du gaz et du pétrole, dans le développement de pays, M. Bouteflika a souligné que l'Algérie est devenue un immense chantier de travail avec des grands projets en cours, ce qui a pérmis de réduire le taux de chômage et le retour de la croissance. Il a conclu que, le pays se reconstruit. Ce qui ne signifie pas que tout est réglé. Mais, pour le chef de l'Etat, il y a un progrès que la majorité des Algériens approuve dans le cadre de l'usage des ressources. Pour ce qui est de l'inquiétude américaine quant aux tentatives des terroristes de s'implanter dans la zone du Maghreb et du Sahel, il a affirmé que la menace terroriste n'épargne aucune région du monde, "c'est pourquoi il est nécessaire d'être plus vigilants que jamais, sans pour autant verser dans un alarmisme exagéré". Revenant sur la question de l'application de la Charte pour la paix et la réconciliation, il a affirmé que cette politique est irréversible et qu'elle a été engagée par conviction sachant que c'est la seule voie de sortie de la crise, soulignant que le fait qu'il y ait des défaillances, ne peut en aucun cas remettre en cause cette décision, approuvée massivement par référendum. Concernant, le refus de l'Algérie d'accueillir le siège du commandement militaire américain en Afrique, le chef de l'Etat a affirmé que le commandement militaire américain n'a pas demandé l'installation de son siège en Algérie, "nous n'avons pas eu à accepter ou à refuser., D'un autre côté, il ne nous appartient pas de nous prononcer s'il y a lieu d'installer ce siège en Afrique", dira t-il. D'autre part, le président Bouteflika a réaffirmé que le problème sahraoui préoccupe toutes les consciences libres dans le monde. Il s'agit d'un problème de décolonisation dont la solution doit reposer sur les principes de la Charte des Nations unies, qui donnent le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui et qui a été réaffirmé par l'Assemblée générale de l'ONU et le Conseil de sécurité, a-t-il déclaré. Il également ajouté qu'il ne pourrait pas être question de l'ignorer ou d'essayer de le contourner par quelque manœuvre douteuse que ce soit. Concernant le plan d'autonomie marocain, il a affirmé ne pas le connaître en détail, qu'il n'a pas de contours précis et que seul le respect du droit à l'autodétermination mettra fin à un conflit préjudiciable à toute la région. Concernant l'Union du Maghreb arabe, il a souligné que l'UMA ne réussit pas à fonctionner parce qu'il existe des problèmes non encore résolus entre les membres ou entre certains d'entre eux.